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Les vacances , Helconide et sa tribu

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Une aventure d'Helconide  Rendez-vous au Parc - Parc national des Calanques

 

                    Organiser l'été des enfants ?

          Tuant, horripilant, démoralisant,  exténuant .

 Il faut les occuper, penser pour eux, organiser, prévoir, amuser, divertir, sortir, veiller à les éloigner  des écrans,  source  de félicité  moderne, mais  les faire bouger, respirer, voir autre chose, ailleurs, mes parents disaient bien  que l'été , c'est fait pour ça, alors , je dis pareil.   

      Fin février, on commence  à y penser sérieux.

 A peine remise des obligations des fêtes  de fin  d'année, à peine rangées toutes les affaires  de ski, lavés, les sacs  de couchage, nettoyées les godasses, plié le linge adequat jusqu'à l'hiver prochain, je me colle à l'organisation des vacances des chers bambins, qui n'en sont plus  vraiment.

 On  sait  que pour la Toussaint  le programme est  familial - serré, nous 6 , rien  que nous en Normandie,

 une vraie semaine de complicité, de partage, crevante, exigeante , exaltante   et sublime semaine que nous adorons, mais les enfants n'en sont plus, réclament maintenant leus vacances, leurs plaisirs, leurs amis,et qui doit  faire, organiser? moi bien sûr.

 

  Entre  temps,  il y aura   Pâques , en Bourgogne, on adore , là, c'est rituel et réglé, départ collectif  des  quatre chez  Papito et Mamita, trop heureux, disent -ils de récupérer leur petite - progéniture pour  10 jours.

 

 Et moi donc...

Et chaque année, c'est pareil, je me  promets  de penser à moi, de débrayer, et  à chaque fois, l'idée obsédante des deux mois d'été me prend aux tripes. Ça  y est,  début  avril,  je commence  à  flipper.

 

  J'ai déjà commencé  à  consulter  les offres et propositions des catalogues  de colos, de camps, d'activités, et même cette année  j'ai plongé dans les voyages linguistiques au long cours, 3 , 4, 6 mois, en immersion totale, loin du berceau, des doudous, des parents, avec l'impossibilité de communiquer en Français, on garantit qu'ils reviennent parfaitement bilingues.

 C'est tentant.( Je n'ai pas encore bien réalisé qu'en échange, il y aura, Franzy, , Pia, , Angus...pour autant  de   temps à la maison, on avisera le moment  venu ...)

  Je m'engouffre dans la brèche, je contacte, je note, j'évalue, j'en parle  .

 

   Pour l'aîné  , c'est pas  gagné :

l'idée  de   3 mois  Outre Manche, pour  soigner son 6 de moyenne annuelle en  fin  de Première  est bien loin  de l'enthousiasmer. C'était sans compter avec Benoît, le meilleur pote, qui, lui, part en Angleterre pour  6 mois. Du coup, Emmanuel se prend illico presto  d'un frénétique "à nous les petites Anglaises " et en deux coups  de cuillère  à pot, l'affaire est réglée; il part de mi  juillet à fin septembre . Yorkshire Dales campagne

                               Ouf ! et d'un !

 

 Le deuxième, ce  sera beaucoup plus simple :

fou de montagne,  d'escalade, caressant du haut  de  ses quinze ans,  le beau projet de devenir berger l'été et chirurgien l'hiver , il passera  un mois avec son parrain Etienne  , le berger aux 400 brebis , comme l'an dernier , dans les estives, à crapahuter, et chasser le "dahu menaçant", à découvrir la rude  vie  du berger: il adore et en redemande  depuis sa première expérience  .

  Etienne  ramène ensuite Augustin dans la vallée, où il poursuivra  l'été avec les trois filles du berger , partageant son temps entre randos, jours d'escalade, bivouac. Pour lui, le bonheur assuré.

 

  Restent les jumeaux : alors , là, pas simple.

 Ils sont inséparables,

 enfin, presque, ...

 mais  ne font rien en commun.  Normal, un garçon, une fille.

 Des muscles et de la douceur.

 

Oui, mais pas dans cet ordre :

  Luc, c'est  bouquins, photo, dessins,  cette année sans doute première tentative d'aquarelle, il ne veut pas  s'éloigner   de la maison ,  de son nid, et de sa prof de peinture qui sera là tout l'été. Nous respectons son désir, son désir aussi de  solitude.

 Marie, elle, c'est  des coups , des plaies et des bosses,

 club de rugby pour filles,  course à pieds, escalade , accrobranche, via ferrata, ...vacances,organisation,clé,famille

 Une  chance  folle pour cet été, une belle soeur prend avec eux la terreur du muscle, pour un mois et demi dans sa propre famille en Suisse. Réunion  de cousins-cousines, pour Marie , l'idéal.

 

  Les choses se mettent bien en place. Pour la rentrée  on avisera.


12 juillet :      Luc a pris ses quartiers d'été, Marie, est partie vers l'Helvétie heureuse,    Augustin a rejoint les estives  des hautes vallées , et nous sommes dans les affres du départ d'Emmanuel.

 Nonchalant, plus qu'ado, il traîne,  et attend  que je fasse sa valise, après avoir montré le maximum  de mauvaise  volonté, jetant pêle - mêle  les tennis crades, les slips, sans  vérifier leur état, les bouquins, des tee shirts  sales, ses Cd, ses romans policiers... Bref, me poussant à mettre mon nez là où je m'étais promis  de  ne pas intervenir.

 Enfin en cette soirée du 13 , nous l'accompagnons à l'aéroport d'où il s'envole, avec Benoît ,  pour trois mois dans la campagne  du  Yorkshire.

 

 Nous regardons  s'envoler notre grand, avec au coeur  cet étrange partage de pincement et de "ouf ", que tous les parents connaissent un jour ou l'autre.

 

  Le 15 , en fin de matinée, je reviens du marché, bien plus légère que  de  coutume , car de six nous ne sommes plus  que trois à partager les repas .

  Rituel suspendu le temps d'un 14 juillet férié, j'ouvre la boîte à lettres. 

 

  Ou plutôt, je voudrais bien ouvrir la boîte à lettres, quand je réalise, que sur mon trousseau, il n'y a pas la clé de la boîte à lettres.

Et que la clé de la boîte à lettres, elle est sur le porte clés d'Emmanuel...

 Et qu'Emmanuel, il est parti avec son trousseau  et avec la clé  de la boîte à lettres...car seule clé  ayant échappé à la perte subie par  les autres exemplaires  de la famille,  celle d'Emmanuel lui accorde d'avoir la charge de relever tous les jours le courrier.

  Et qu'Emmanuel, bien sûr, il a oublié  de la laisser, et que moi, bien sûr, je n'y ai pas pensé, et que Louis, le  père n'a pa réagi non plus. Et que , la clé, et bien, elle est dans le Yorkshire...

 

  Le soir même, long échange téléphonique  en Anglais avec les correspondants d'Emmanuel ; le règlement est strict, nous ne pouvons pas lui parler en Français. Nous expliquons et nous entendons le père  d'Angus prononcer cette ultime  phrase, avant   de raccrocher :

 

 " Keep  cool,  il s'en est aperçu, nous vous l'avons renvoyée par lettre." ......

(traduction assurée par l'auteur, moins les hurlements............................ )

Photo d'un trousseau de clés d'intendant de collège

 

 

 

 

 

 

 


Un amour cévenol

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Comme beaucoup de Cévenols,

 

 ils s’étaient aperçus au Culte.

On ne se disait rien.

 

 Violaine baissait les yeux, raide et stricte huguenote,

 héritière des Camisards du Désert, mais sous son air fermé,elle dissimulait mal son penchantpour le solide et grand roux,  Martin, de quelques mois son cadet.

 

Après le culte, on passait parfois chez les uns chez les autres,Martin  y croisa Violaine, la trouva digne, belle, d’une beauté grave et durable,sa foi lui donnait une certitude,  un maintien jamais démenti .

*

 

On ne quitte pas la Lozère :

 

 en Cévennes, on naît, on fait souche. Et d’ailleurs, aller où et pourquoi ?

*

*

Violaine et Martin se parlèrent,  se touchèrent du bout des yeux et se marièrent,union  grave  devant le Pasteur,sous les psaumes luthériensque si  parfaitement entonna tout le pays.

 

Une chambre leur fut attribuéechez les parents de Violaine,  en attendant.

 

C’est là que leur  amour consacrés’épanouit  en silence, sous le boisseau :  pas de cri,pas de soupir,mais  une passion muette pour ne pas déranger.

 Martin  fougueux,homme de la terre, accroché à ses pierres,  à sa religion, rude, intransigeant avec lui-mêmeet plus tolérant avec les autres,  Violaine éblouie par le don d’amour.

 A la naissance de Jeanne,la décision fut prise par Martin,  de la construction de la maison.

Un  vallon ombreux,   châtaigniers, pierres sur pierres, granit et gel,   aride été,  et  passent les jours :

la maison prit corps,trois larges pièces carrelées,  en bas,  la cheminée vaste et profonde,prête à accueillir le bois le plus robuste pour affronter les longs hivers cévenols,

 A l’étage trois chambres chaulées,  la salle de bains,

 entièrement conçue par Martin.

Du beau travail, jusqu’au toit qu’il réalisa.

L’électricité et la plomberie,tout de ses mains d’homme habile et rigoureux.

 Quand Violaine attendit son second enfant,la maison s’acheva.

Le premier dîner, ensemble,tous trois autour de la table familiale,  enfin,  Jeanne sautant,courant, riant,

 plus sévère Violaine, le ventre lourd d’amour,

 un peu lasse des années d’errance entre  ses parentset le beau pèrequi les avaient accueillis depuis leur mariage.

*

*

 

 Une vie qui s’annonçait,dehors les prémices de l’automne en ce mois  d’octobre ;l’hiver pouvait venir, soudés tous trois,bientôt quatre,au cœur de janvier,  rien ne pouvait plus arriver,que du bon, que du solide.

 A quatre enjambées du village, la maison regardait à l’ouest,et à ses pieds,une pente caillouteuse dévalait jusqu’à la rivière,  petit bras du Gardon ; sous les étoiles, on l’entendait .

 

Ses eaux  parfois gonflées de  quelque orageavaient bercé les nuits passées à clouer, poncer, bâtir, encore et encore.

*

*

Martin travaillait le jour  comme cantonnier,le soir, la nuit, en partie,il quittait femme,fille et famille accueillante pour avancer l’ouvrage.

 Au petit matin,il se coulait silencieusement au côté de Violaine, il trouva la force  de lui faire  deux enfants, puis écrasé, la face contre le traversin,s’endormait pesamment quelques heures.

 

 Et passent les jours.

 Ce soir d’octobre,Violaine servit le premier repas dans la maison.

 L’attente, plus longue  qu’une gestation,  avait demandé patience, sacrifice,Martin était calme, peu enclin à l’auto satisfaction, peu causant, mais là, toujours là. 

 « Je sors un peu »

 Il enfonça son large feutre marron,caressa au passage d’un tendre gestela rousse chevelure de Jeanne.

Il regarda Violaine avec ces doux yeuxqui la faisaient chavirer.       « Je sors un peu  »

 

Il ne rentra point.

Quand la  minuit  fut entamée,Violaine se décida,elle s’assura du sommeil de Jeanneet  remonta vers le village jusqu’à la maison de Gérault,  son beau-frère, le cadet de Martin .

Arrivée devant la porte cloutée,elle hésita puis frappa  avec le marteau   par deux fois, lourdement, comme d’accoutumée.

 Elle recommença.  A trois  reprises.

 

Puis elle raconta,sans s’appesantir, mais elle raconta surtout son angoisse.

Ils repartirent vers la maison neuve,Jeanne seule, l’angoisse.

 

Gerault alors parla : 

Non, il ne rentrerait pas, non.

Pas ce soir, peut-être jamais.Martin avait rejoint Maria.Depuis des mois,et des mois,il vivait sur deux rives,  sans jamais défaillirni avec l’une ni avec l’autre.

Maria n’avait rien demandé,s’était contentée patiemment des bribes de passionque Martin lui offrait,dans sa caselle en schiste,sa baraque de cantonnier,entre deux murs à élever,il fallait construite la maison,  avant,  avant,il le devait.

 

 

 

 

   Mais quand l’autre ventre s’arrondit,  en même temps que celui de Violaine,il trancha avec lui-même,il trancha dans son vif et partit.

« Je sors un peu » 

 

« Non Violaine, il ne rentrera pas. »…  

 

 

                                                 Pau le  6 août2008

documents iconographiques:

Lozère Online - Le guide des Cévennes au Gévaudan

 

 

Un mariage mémorable chez les farfelus d'Helconide, l'été de tous les mariages

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 à ma chère  Tante Astridelle

 

 

   Jamais je ne m'en voudrai assez. Depuis le temps que

je vous parle de ma famille Hadulphe,

l'oncle musicien en premier, j'avais omis,

 

 où ai-je la tête? 

 

 l'oncle Phaéton et sa sœur, ma tante-donc Hébé.

Phaéton pourtant, c'est quelqu'un.

Oui, je sais, il est mort depuis pas mal de temps, -

d'accord,

mais sa personnalité, ses bons mots, les anecdotes de son

existence ne cessent de courir de cousin à cousine, de

nièce à neveu.

 

 C'est toujours un bonheur que d'évoquer le Brillant et sa

célébrissime manie de l'ordre, de l'exactitude, au point

que nous, la bande d'insolents neveux, l'avions surnommé

 

 « Onze heures Onze »

 

nombre dont la parfaite symétrie scripturale n'avait

d'égal que l'absolu rangement des lieux qu'il habitait, que

l'ordre maniaque et méthodique qui accompagnait chaque

déplacement , chaque mouvement, chaque respiration de

Phaéton.

ll était doté d'une solide fortune, acquise par un poste

prestigieux dans …............???...je n'ai jamais su.

Propriétaire de nombre de résidences, il laissait en

chacune, en prévision d'une éventuelle venue impromptue,

l'attirail propre à ses périodes de villégiature, ce qui pour

l'Oncle Phaéton consistait en

 

* un short type anglais, bien long, bien large

* un polo en piqué pur coton

* une paire d'espadrilles de toile bleu marine, ( basque )

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les vêtements sur un de ces valets de bois, au pied du lit,

les sandales de corde soigneusement rangées côte à côte,

au garde-à-vous« Onze heures onze » attendaient le

retour de l'oncle parfois tout le printemps, puis tout l'été

puis l'automne, jamais l'hiver où l'attirail se reposait

jusqu'au printemps suivant.

 A sa guise, indépendant, sans épouse et sans

descendance, peu tenu par le reste de la famille, ignorant

les amis, il allait et venait suivant son humeur, et quand

on l'attendait à Deauville, nous apprenions par quelque

cousin  ou branche rapportée, qu'il prenait les eaux en

Suisse, ou à Vichy.

 Mais si je vous parle de Phaéton, c'est surtout pour avoir

un motif à évoquer Hébé.

Ah!tante Hébé!

 

 Je fis sa connaissance de façon plus que romanesque.

Invitée au mariage d'une mienne cousine, et admirant du

haut de la tribune de l'orgue ( bien sûr, là où se trouve

Hadulphe, je suis...) l'entrée admirable

de Rodaïde au bras d'oncle Adalbert, je repérais dans

l'assistance,une silhouette plus qu'étrange, incroyable.

 Une petite chose, d'une rare maigreur, même vue

seulement de haut et de dos,posée sur de petites

et tellement fragiles pattes d'échassier qui dépassaient

de la jupe froufroutante et volantée, soyeuse et fleurie,

une petite tête agitée en tous sens, et chapeautée d'une

extravagante capeline - maison qui, à chaque mouvement,

menaçait d'éborgner les deux messieurs qui encadraient la

silhouette.

( Peut être " Onze heures Onze ", sur sa  droite ? )

 Une petite voix haut perchée, qui dominait l'ensemble de

l'assistance chantante. Petite, si petite, mais tenant tant

de place...

  Le rapide descriptif que j'en fis à Hadulphe, de dos

puisque assis devant ses claviers ne lui laissa aucun doute:

 

 

Hébé !

 

  Omniprésente pendant les deux heures de la cérémonie,

la petite chose s'impliqua dans le placement des invités,

participa à la quête, escortant les Âdorables garçonnets

porteurs de panières fleuries, gloussant, s'arrêtant à

chaque rangée, recevant baise main et discrètes

accolades, saluant d'un jeu de doigts rapide

 Adalelme,

Mechtilde

Hildegonde,

Austreberthe,

les jumeaux Ursicin et Volusien,

" Dieu, comme ils ont grandi ! "

 

Pulcelle,

Eudoxie,

" Ma chérie , mais tu es rrââvissante!"

Oh, Phébalde!

et de l'embrasser voracement, toute la foule des parentés

réunies, tandis que Rodaïde, raide sous l'héritage des

sept jupons ancestraux qui sedoivent d'être portés,

superposés, le jour des noces, livide et crispée, montrait

d'évidents signes d'impatience et d'agacement :

 

Hébé, té!

 

était encore en train de bouziller la fête, comme elle

l'avait fait aux noces de ses sœurs  Aremburge

et Carétène, et ce n'était rien à côté de ce qu'elle nous

réservaitpour la soirée...

 

 

  Rodaïde n'avait pas tort de craindre le pire mais elle

était loin de soupçonner les tempêtes qu'allait déclencher

tante Hébé.

 

  La cérémonie achevée, (enfin ! )  nous quittâmes l'église

à plus de 18 heures 30 pour rejoindre la propriété des

parents d'Eustaise.   

 

 La montée vers les hauteurs au dessus du lac du Bourget,

dans l'antique décapotable d'oncle Hadulphe se passe de

description :

 

imaginez seulement tonton, heureux d'en avoir fini avec le

pensum de la partie musicale qui lui avait été imposée,

écrasant autant que faire se peut le champignon pour

obtenir un bon 35 km heure.

Ce délicat et fin musicien, obligé de jouer cette pompeuse

marche nuptiale, réduction pour l'orgue d'une œuvre de

Mendelssohn, si belle à l'orchestre , avait réussi, pour la

sortie de la cérémonie, à imposer tout de même aux

tourtereaux incompétents un véritable trésor, une pièce

de musique française de Clérambault,

 " Caprice sur les Grands Jeux " qui sonna fort bien lui

sembla-t-il sur l'orgue.

 

Qui l'entendit ? Qui l'écouta ?

 

 Dans le tonnerre des talons sur les dalles, le brouhaha,

les cris des petits, les éclats de voix d'Hébé qui

montaient jusqu'à la tribune, qui sut savourer les accords

savants et harmonieux de  Clérambault…?

 

Si tous les instruments de musique sont faits pour

les oreilles, seul l'orgue semble conçu pour les pieds :

dès qu'il retentit, l'assistance sort  avec fracas.

Hadulphe lui - même, empêtré dans les trois claviers mal

connus, abasourdi par le vacarme confus que produit

l'orgue pour l'interprète, douta de l'effet produit.

Il demanderait tout à l'heure à Aicard, le seul de la

famille qui s'intéressât vraiment à la musique car il ne

pouvait compter sur mon avis : oreilles bourdonnantes de

cloches, dans la confusion totale des sons perçus à la

tribune, toute entière rivée sur la sortie du cortège, je

n'en perdais pas une et n'écoutais rien.

 

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 Nous grimpâmes donc vers le domaine : une vaste

demeure du 18°, legs familial depuis des générations, qui

s'ouvrait ,  en contre bas sur le lac du Bourget et ses

relents lamartiniens.

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 Face à nous, minuscule au loin  et drapée des brumes du

soir,dans la lourde chaleur de cette fin juillet l'abbaye de

Hautecombe.

 

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  La pelouse autour de la demeure servait de plateau aux

tables du buffet: blanches immaculées, elles offraient à

nos avides gourmandises de frais délices de saison, des

canapés exquis, des navettes dorées fourrées de foie

gras, les bouteilles d'eau gazeuse et de jus de fruit, par

centaines, nous attendaient pour étancher nos soifs, car

j'ai oublié de vous le signaler, mais ce vendredi - là, nous

connûmes une des pires chaleurs qui soit. Plus de 40

degrés, qui ne procuraient que l' envie de s' abandonner

aux moelleux coussins jetés ça et là sur le gazon, et de se

désaltérer jusqu'à...plus soif.

 

C'est là qu'Hébé commit sa première gaffe.

 

 Déjà fort  excitée, elle accepta le verre de whisky posé

avec d'autres sur le plateau que lui présentait un digne

maître d'hôtel aux gants blancs.

Je vis Hébé saisir l'objet, qui avait été refusé comme

ceux qui l'entouraient par tous qui lui préféraient l'eau

fraîche ou le jus d'orange.

 Oui je vis bien, car nous avions élu domicile sous un grand

conifère qui nous apportait un très léger frémissement de

fraîcheur et de notre observatoire un peu en retrait,

toute la parentèle était sous notre garde, et notre

curiosité.

 

 Rodaïde entamait le tour des invités,toujours emprisonnée

de ses fichus jupons, Eustaise légèrement en retrait,

laissait son épouse toute neuve prendre les devants.

 Présentation des uns aux autres, rires en cascades,

comme s'il y avait de quoi rire, mais soyons gais, marions-

nous...

 

 La mère d'Eustaise, dignement chapeautée d'un bibi

mauve à voilette, daigna enfin déposer son couvre chef un

peu au hasard, sur un coussin.

 

 

 Oncle Hadulphe était gai et volubile ce soir-là, oh ! pas à

cause des noces d'Eustaise et de Rodaïde, dont il se

moquait comme de ses premières gammes, mais de passer

ce moment avec nous, qui étions, je crois bien, ses neveux

préférés.

 

 Aicard surnommé je ne sais pourquoi, "Le Grand", lui

donna son point d'oreille sur la sortie qu'il avait jouée,

 

   « fort bien,très en place, belle registration  » 

 

et Hadulphe ne put s'empêcher de savourer l'avis

pertinent de son sien neveu.

 

C'est à cet instant précis qu'Hébé fondit sur nous :

 

« Hadulphe mon cher, vous fûtes génial! »

 

 Le verre vide à la main, elle secouait sa capeline plus que

jamais, et les boucles poivre et sel de son chignon, comme

saupoudrées de poussière ancestrale échappaient à

l'ordonnance de la coiffure, et commençaient à menacer

ruine sur sa nuque.

 Un plateau passa à portée, elle déposa son verre vide et

se saisit d'un plein dont elle avala le contenu si

rapidement qu'elle eut le temps, avant même que le

porteur de plateau ne tournât les talons, de reproduire la

manœuvre, et vida dans l'instant son troisième verre de

bourbon.

 Personne ne bougea et surtout pas Hadulphe qui m'avait

dit à la tribune, que depuis bien longtemps il se

désolidarisait des agissements de sa belle – sœur, veuve

de son défunt frère Albéron.

 C'était la première fois que je voyais ma tante;

elle vivait au nord de la Belgique et ne venait guère se

joindre à notre tribu qu'en cas de mariage

« à la hauteur »

 

  Celui d'Eustaise et de Rodaïde correspondait à ses

critères : je découvris donc tante Hébé, mais déjà

sérieusement éméchée.

 

 La voix se faisait encore plus perchée, plus acide, les

pattes d'échassier plus maigres et plus graciles,

semblaient tout à coup incapables de supporter plus

longtemps la charge pourtant si légère du corps d'Hébé.

 

Et ce qui devait arriver, arriva.

 

 Elle s'écroula, fessier en tête, sur un  coussin à portée

de céans. Je n'eus que le temps de voir disparaître le bibi

à voilette sous la jupe fleurie.

                               Fin de l'épisode.

 

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 Effondrée, saoule comme trente six grives, Hébé

réclamait à boire, sur un ton qui d'impératif et strident

devenait comminatoire .

 

 

 Au milieu de cette assistance policée, calme et mesurée,

sous les accords douteux des cordes , - violon, alto,

violoncelle - que nous donnait à entendre depuis un balcon

un groupe d'enfants, cousins sans doute, dans toute cette

ordonnance bien huilée, contrôlée, Hébé entamait le

numéro de sa vie.

 

 

Il serait temps de vous révéler un secret :

tante Hébé

 

et bien, elle ne fut jamais ma tante.

 

 Au sein de notre tribu, tout ce qui est cousin, germain,

éloigné, à la mode de Bretagne, branche rapportée ou

rapporteuse, tout cela va droit dans le même sac familial,

celui réservé aux appellations d'origine contrôlée

 « oncles et tantes ».

  Ainsi, n'allez surtout pas imaginer mes dignes géniteurs

affublés de douze ou quinze frères et sœurs : si les

familles nombreuses sont bien vues par chez nous, le

nombre de procréés ne dépasse que rarement le sixième.

 

  C'est à cet instant précis de mes cogitations que

justement Sixtine, pas la Chapellemais ma petite dernière

cousine du côté de Gontrade, pas encore couchée malgré

l'heure fort avancée, vint délicatement vomir sa neuvième

navette au foie gras sur les pieds de Tante Hébé.

 

  La brave femme, effondrée, comme je crois vous l'avoir

narré, après l'ingestion de son troisième Bourbon, la

capeline en bataille, la jupe allègrement remontée sur ses

graciles cagnettes, n'eut pas le temps de bondir . Le jet

sixtinien s'amollit sur les petons de tantine.

 Le hurlement qu'alors poussa cette dernière reste

aujourd'hui encore, vingt-six ans plus tard dans la

mémoire de tous les Savoyards qui crurent revenu le

temps des Grandes Invasions Barbares.

   Hébé hurlait, Sixtine braillait, et pour parfaire son

œuvre, la gamine, de ses doigts artistes, tartinait le vomi

aussi délicatement qu'elle l' avait régurgité.

 

 Gontrade arriva ventre à terre, confuse et se répandant

en excuses auprès d'une Hébé hystérique.

  Un malheureux maître d'hôtel voulut relever ma tante :

elle s'accrocha à lui, crut à la verticalité mais perdit

l'équilibre, entraînant le cher homme dans sa descente

aux enfers. Hébé chutait pour la deuxième fois.

 Un roulé boulé de classe sur la pelouse, la tribu partagée

entre fou rire et indignation,

 

 Rodaïde, verte, les mâchoires tellement crispées qu'on

aurait dit ses deux maxillaires soudés pour le restant de

ses jours, Eustaise, tachant maladroitement de séparer

les deux corps imbriqués par la chute,

 Hébé accrochée aux basques du pauvre maître d'hôtel,

vociférant, pis, éructant...Je vous laisse imaginer.

 La mère d'Eustaise, départie à tout jamais de son bibi à

voilette, ne trouva rien de mieux, pour distraire

l'atmosphère que de relancer le groupe des cordes figé

sur son balcon : un flot d'accords maladroits et

disgracieux nous tomba sur les épaules, et nous en

courbâmes tous la tête sous le poids de l'infamie musicale.

 

C'est alors qu'Hébé soudainement dégrisée, leva vers le

balcon un doigt sentencieux:

 

« Vous les morpions du violon, au lit  !   Ça suffit,

qu'est ce qui m'a fichu des zozos pareils?

Hadulphe ? Hadulphe ? Mon cher,

ne pouvez-vous pas leur claquer le bec à ces inaptes? »

 

Eustaise tenta d'intervenir.

 

« Oh toi, ça va, hein, même pas capable de t'imposer

auprès de ta bonne femme, tu ne vas me donner des

leçons, et quand tu couchais avec elle pendant votre

retraite spirituelle à Lourdes chez les Bons Pères, tu

jouais à cache cache avec C .. mais n'empêche qu'elle t'a

vu entrer dans la cellule de Rod, et qu'elle a tout entendu

et qu'elle a tout raconté et que vous n' êtes qu'un belle

bande de faux jetons.

Mon cher Albéron avait bien raison , vous ne valez pas

tripette.

Je suis venue, j'ai vu, je pars, sans me retourner. »

 

  Elle tenta malgré tout un demi tour devant la famille et

les amis éberlués, raides de dignité outragée , mais elle

se prit les pieds dans rien et s'affala à nouveau, nez

contre terre.

 

 Alors s'éleva la tragique et terrible plainte de Rodaïde,

dont les noces qui s'annonçaient dignes et grandioses

viraient au cataclysme, un long sanglot dont on devinait

qu'il accompagnerait la vie entière du nouveau ménage.

 

Hébé se releva seule, ignorée à tout jamais de la famille.

 

                                                   Ignorée ? Vraiment? …

 

 

...Je vis alors Hadulphe, mon cher Oncle Hadulphe se

diriger vers elle, sa belle sœur mal comprise, mal aimée

voire méprisée par lui depuis tant d'années.

Soudain, il sentait un impérieux besoin de l'approcher, de

la soutenir, de l'accompagner, il se sentait si proche

d'elle.

 

Il jeta un œil de rogne longuement contenue vers le balcon

et les marmousets qui avaient cessé leurs outrages, il jeta

un second coup d' œil élargi, circulaire vers la tribu

hébétée, tendit la main vers Hébé, d'un geste si

rassurant, si engageant, qu'elle ne put qu'y céder.

Il baisa respectueusement la petite main si maigre et si

fripée, remit un peu d'ordre dans la chevelure anarchique,

et là, devant toute cette noble assemblée, attira la vieille

dame jusqu'à lui pour le plus spectaculaire baiser auquel il

nous fut jamais donné d'assister.

 

 

 Puis, sans un regard pour le reste du monde qui semblait

avoir disparu, Hadulphe et Hébé quittèrent la scène de ce

théâtre, pour un dernier acte que nous ne pûmes

qu'inventer, fantasque et gai, fou et farfelu, à leur

image, et pour longtemps dans nos mémoires, bien plus

grandiose que les pâles noces d'Eustaise et Rodaïde.

un baiser comme au cinéma.jpg______________________________________________________________________

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'été ,  saison  des mariages

*

*

*

 

 

Ils y vont, gais et joyeux

dans le grand   bleu de ce bel été,

ils y vont,  la joie et  l'espérance au cœur.

Qui n'a pas de  mariage à l'horizon

de sa famille ou de ses amis ?

 

Mendelssohn va chauffer...

Et souvenez vous que La Marche Nuptiale, 

si souvent  entendue, rebattue, lors des cérémonies

 

 Mendelssohn la composa  non  sans  malice,

pour le mariage   d'un âne,

dans  "Le songe d'une nuit d'été"

parodie gratinée  élue par des futurs mariés

qui n'en savent rien.

 

Choisissez mieux, les petits...

Et par pitié, évitez  les musiques  en CD;

si vous demandez à  l'Eglise de recevoir le sacrement 

de  mariage,

 

souvenez-vous  que  dans les paroisses officient

des organistes  liturgiques  prêts à vous proposer un

programme digne  de votre cérémonie.

Pourquoi pas    la fantaisie et fugue  de JS Bach

pour une entrée empreinte  de grave  solennité ?

 

 

et une  majestueuse  sortie  avec Dietrich  Buxtehude

 

Te  Deum Laudamus  BxVW 218

 

 

 

 

 

à bon entendeur, salut !

 

Les appareils photos aussi vont  chauffer

 


Que sonnent les cloches à toute volée :

les petits  personnages  en haut du gâteau

figés dans la chantilly et la meringue,

leur feront croire, encore un peu à 

 l'éternité de l'amour. 

Beau mariage et soyez heureux.

Faites  des enfants,

beaux , intelligents, de préférence,

et passez la barre des 2 ans, des 5 ans,

10, 12,

des 20 ans ,

si vous le pouvez.

 

 

 

 

Flaubert nous offre une  savoureuse description,

  parodique et ironique comme il  aime à le faire

 du repas  de noces  de Charles et Emma Bovary.

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« C'était sous le hangar de la charretterie que la table
 
était dressée. Il y avait dessus quatre aloyaux, six
 
fricassées de poulets, du veau à la casserole, trois
 
gigots et, au milieu, un joli cochon de lait rôti, flanqué de
 
quatre andouilles à l'oseille.
 
 Aux angles, se dressait l'eau-de-vie, dans des carafes.
 
 Le cidre doux en bouteilles poussait sa mousse épaisse
 
autour des bouchons et tous les verres, d'avance,
 
avaient été remplis de vin jusqu'au bord.
 
 De grands plats de crème jaune, qui flottaient d'eux-
 
mêmes au moindre choc de table, présentaient,  dessinés
 
sur leur surface unie, les chiffres des nouveaux époux en
 
arabesques de non pareille.
 
      On avait été chercher un pâtissier à Yvetot
 
 pour les tourtes et les nougats.
 
   Comme il débutait dans le pays, il avait soigné les
 
choses ;
  et il apporta, lui-même, au dessert, une pièce montée
 
qui fit pousser des cris. 
 
 À la base, d'abord c'était un carré de carton bleu
 
figurant un temple avec portiques, colonnades et
 
statuettes de stuc tout autour dans des niches constellées
 
d'étoiles en papier doré ; puis se tenait au second
 
étage un donjon en gâteau de Savoie, entouré de menues
 
fortifications en angélique, amandes,
 
 raisins secs, quartiers d'oranges ; et enfin,
 
sur la plate-forme supérieure, qui était une prairie
 
verte où il y avait des rochers avec des lacs de
 
confiture et des bateaux en écales de noisettes,
 
on voyait un petit Amour,se balançant à une escarpolette
 
de chocolat,  dont les deux poteaux
 
étaient terminés par deux boutons de rose naturelle,
 
en guise de boules,  au sommet. »
 
                                                Gustave Flaubert
 
                                                 "Madame Bovary"

Les cousins Lorrin

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Petit message   personnel, vers Moscou

 

Спасибо Татьяна из вашего прохода, видите вы скоро на берегу (диапазон) сразу после холодов! Дружба

 

 

Les cousins Lorrin n’appartenaient à aucune époque, aucun siècle n’était fait

pour eux.


  Ils étaient hors du temps, hors des temps, intemporels, sous la houlette du

patriarche Louis dont on disait qu'il avait fait de brillantes études; je n'ai 

jamais su lesquelles. Jamais il ne travailla. 

 Louis, à l’âge de vingt-deux  ans  avait épousé sa cousine germaine,

Catherine, la fille de son oncle maternel, car il n’est pas bon que se

dissolvent les patrimoines dans les familles cauchoises. La meilleure tactique

avait été donc et depuis de nombreuses générations de faire s’épouser entre

eux les  cousins et cousines, plutôt germains, pour rapprocher les terres,

pour resserrer les demeures, pour éviter de voir s’éparpiller les biens.

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  Ainsi donc Louis, et Catherine , ménage exemplaire,  se virent à la tête de

nombreuses propriétés, domaines agricoles, vastes demeures bourgeoises,

métairies, entourées de haies de peuples et de hêtres , dignes héritiers des

personnages de Maupassant.

 Le lit conjugal servit, et Louis accomplit son devoir d’ensemencement ;

Catherine accoucha en six ans de cinq enfants.

 La vaste demeure longeait la rue principale du bourg, six fenêtres aux

 

barreaux serrés, dont les volets se fermaient dès cinq heures du soir.

 

Un jardin sur l’arrière, prolongé d’un potager, puis les champs. Point d'amis,

 

(Louis aimait à proclamer que les seuls amis des enfants sont leurs parents ) point

 

de fréquentations, hormis l'inévitable curé de la paroisse ,le notaire, et puis,

 

un vieil évêque , dont on ne savait ce qui avait motivé son arrivée dans ce

 

 coin reculé de Normandie. Il venait  une heure  pour le thé quotidien

 

confessait Catherine, écoutait Cécile avec bienveillance, puis repartait

 

jusqu'au lendemain...

 Joseph, le fils aîné, porteur de toutes les espérances paternelles,

fut condamné à réussir son entrée dans la vie militaire.

Surprise, car jusqu’à Joseph, aucun aîné n’avait jamais eu d’autre occupation

 

que de prolonger la dynastie et gérer le patrimoine.


  Joseph entra donc à Saint Cyr. Il disparut en  Indochine.

 

 Henri-Pierre, de treize  mois son cadet, se révéla un enfant fragile,

étrangement artiste dans ce monde sans art . On le mit très vite en pension

chez les Jésuites, pour lui faire le caractère. Henri-Pierre, nous le

découvrîmes il y a peu dans  de la correspondance retrouvée incidemment,

tenta de mettre fin à ses jours à treize ans.

 Il se heurta violemment à la volonté paternelle, qui le destinait à la

magistrature.Il ne parlait que  Beaux Arts, peinture, aquarelle, sculpture, ce

qui lui valait les foudres et les lazzi du père tout puissant .

Catherine se montra  absente de l’éducation. Tout revenait à Louis qui

régentait son monde.


  Cécile, délicate jeune fille, troisième de la famille, se réfugia très

rapidement dans l’extase et la contemplation  du Saint Sacrement. Elle

passait le plus clair de ses journées d’enfant puis de jeune adolescente en

adoration et en prières.


  Quand elle annonça sa volonté de rentrer au Carmel, son père se déchaîna.

Elle se devait à ses parents. Seule fille, il n’était pas question qu’elle opte

pour un autre destin que celui de servante, en quelque sorte, bien que le mot

n’ait jamais été prononcé, mais toujours sous entendu. Elle occupa ce poste

jusqu’à sa majorité, servile, et priante et le soir même de ses vingt et un

 ans, quitta la maison aux  fenêtres grillagées pour rejoindre le Carmel de

Lisieux.

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Son père la décréta morte.

On ne prononça plus jamais son prénom.

Cécile disparut de la vie des  Lorrin.

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 Le quatrième, Edouard,  portrait du père, tout en rigidité et en autorité,

mena  tant bien que mal ses études secondaires à leur terme, puis, élu et

cornaqué par Louis, prit la direction des affaires, ou du moins , de celles que

son père voulut bien lui déléguer. Des peccadilles , qui l’occupaient. Car Louis,

l’âge avançant, ne cédait pas un pouce de ses attributions de patriarche.

 

 Victor était le cinquième : un bien bel enfant.

 Quand il eut trois mois, ses parents se rendirent au Havre pour le présenter

à la famille paternelle. Au retour, la voiture  quitta la route, Louis ne put

redresser le véhicule qui heurta un arbre ; Victor, des  bras de sa mère, fut

éjecté ; on le retrouva dans le fossé.


  Depuis ce jour, Victor, la cervelle brouillée, innocent à vie, se métamorphosa

 

en valet de ses parents qu’il servit, jour après jour.


  Quand je rencontrai Victor, il était le chauffeur de papa-maman, tout de

noirs vêtus, col rigide pour le père, chapeau à voilette pour la mère.

 Lui, voix hachée,prononciation hésitante, servile et aplati devant la toute

puissance paternelle,me raconta comment il s'était cassé quatre côtes et le

bras droit :

" Victor, il faut couper la branche du pommier qui passe chez le voisin.


  J’ai dit oui papa. J'ai dit oui papa ...


Je suis monté dans l’arbre, j’ai scié la branche, Et je suis tombé comme ça,"

fit-il en levant au ciel ses deux grands bras qui touchaient presque le

plafond.

 Je voyais sa pomme d’Adam qui montait et descendait.

 J’avais à la fois pitié et envie de rire.


Alors papa a pris la brouette, j’avais mal, il m'a dit de m’y asseoir et il m’a

 

reconduit à la maison. Je crois que ça s’est remis maintenant. Mais j'avais

 

mal. "

 

 

 

  • medium_brouette.JPG

 

 

 Victor avait bien entendu scié la branche sur laquelle il était assis. On croit

 

que cela n’arrive que dans les histoires drôles. Non, cela arrive aussi dans les

 

histoires tragiques de la vie.Jusqu’à la mort de ses parents, Victor fut la

 

bonne, le chauffeur et le jardinier, puis, le garde malade.


  Catherine partit, suivie dans le mois par Louis.

Cécile fut prévenue par Henri-Pierre, qui avait installé une galerie d'art  rue

 

Bonaparte, à Paris et qui vivait avec Fabien depuis  plus de vingt- deux ans.

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 Edouard Lorrin avait pris les rênes de l’héritage, marié à une cousine,

 

il était déjà quatre fois père et régentait les biens de mains de maître.

 

 

  Cécile , Mère Marie Raphaëlle, vint, ombre sombre, qui avait obtenu de la

Supérieure l’exceptionnelle permission de sortie.

 Elle  sourit à Victor, qui ne savait qui elle était. Elle l’entoura de ses bras en

ailes protectrices, et le ramena au Carmel.

Il y finit ses jours comme jardinier,  ombre parmi les ombres, entouré de la

 

première affection de  sa vie, serein,  calme, dérangé et gentil.

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Je n'ouvrirai pas les guillemets...

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Comprenez que j'hésite à ouvrir,

 

            voire , entr'ouvrir les guillemets. Non ,pas les  volets,

 

guillemets,du coup,voilà,tics de langage

             je dis bien,

                               les guillemets 

 « « « «  """"" « « « « « « « « « "« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

 

« « « « « « « « «  "" « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

 

« « « « « « «

 « « « « « « « «

 « « « « « « « « « « « « « « « « « 

« « « « « « « « « « « 

 

    Imaginons un instant qu'un courant  d' air s'y engouffre, même un

 zéphyr et que le souffle aussi léger soit-il, m'interdise à tout

 jamais de refermer la ponctuation que je souhaitais voir

installée temporairement ?

 

  Du coup,  au jour  d'aujourd'hui,  on impacte au quotidien  tous

les propos de " entre guillemets ",

 du coup, voilà, .......du coup....et voilà. ...

 

   Qu'  adviendra-t-il  alors  du  message murement  réfléchi, mais

 atténué délibérément par le double signe si tolérant pour

moduler   la pensée émise? 

 

 Si même la ponctuation se met à me jouer des  tours, je resterai

donc close,  bouche cousue,  gardant au fond de mon cœur le

secret  des  mots qui ,  à cause  du  léger courant d'air pourraient

bien engendrer des tempêtes effroyables, des raz de marée,

un tsunami,  un nouveau Déluge , que sais-je encore ?

 

      Et ça,  jamais,   foi de moi.

 

 J'hésitais,  je tergiversais, ma décision est maintenant prise,

 je clos ici , avant même  de débuter, ce que j'aurais aimé dire,

et c'est tant  mieux  pour  la paix  dans  le monde .

« « « « « « « « «  "   « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

 

 

 

 

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

Ça ne vous intéresse pas ?

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et bien,  rassurez vous, ça ne me fait ni chaud ni froid. 

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 Heureuse, comblée par ces points de vue qui me chavirent de tant

 

de beauté  , je continue mon chemin.

La  Vigne et ses échappées  entre les pins. La pointe  du Ferret 

La dune du Pilat  en face.

Chez   Hortense  . Les pêcheurs  seuls au monde.

Ce soir, une petite virée en bateau. Pas sûre que je vous montre.

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"L'Hure" ( nouvelle protégée par copyright)

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   Une nouvelle pour ma chère tante Astridelle,

 

              avec toute mon affection

 

   Et pour vous tous, puisqu'il paraît que vous aimez lire

 et pour nommer le titre  de la belle émission de Guillaume    Gallienne,

le samedi à 18 heures  sur France Inter

 

                     "Un peu de lecture,ça peut pas faire  de mal ..."

 

Lisez, ça  vous ouvrira les écoutilles.

 

 

 

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  Il était une fois, il y a  si longtemps, si longtemps qu'on ne  saurait dater l'histoire.

 

   Au fond d'une forêt épaisse, sombre, humide, au fond des bois maléfiques où les eaux  le disputaient au végétal, , vivait une femme , mais peut - on dire " une femme " quand on sait qu'elle  n'avait d'humain que l'apparence    à  peine  entrevue , au fond des sombres bois.

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   Ceux qui l'avaient approchée, -quelque chasseur , cavalier égaré-, n'avaient d'elle retenu que la face difforme, le nez écrasé, sous une chevelure aussi épaisse , aussi impénétrable   que la forêt qui l'abritait.

cadre rochers moussus ss les hêtres.jpg

 

  Ceux donc  qui l'avaient   aperçue, en avaient rapporté une image tellement animale, une description  tellement éloignée  de l'idée même de femme que le surnom de  " la hure " lui fut donné, tant son visage évoquait le groin de la truie.

 

   " La hure "  ne  se montrait guère,

 c'était toujours par hasard qu'elle était entraperçue, toujours fuyante,  partageant son temps entre des cueillettes mystérieuses, le ramassage  du bois pourri , et celui des glands  dont comme cochons et sangliers elle se nourrissait .

 Comment femme un tant soit peu humaine  aurait-elle pu vivre  de ces bouillies malodorantes et indigestes ?  

  Elle était bien porcine  , l'Hure.

 

  Sans  âge, sans charme , sans rien qui la rendît humaine, l'Hure avançait dans une vie  sans avenir et  sans passé, rien, ni personne à ses côtés .

 

    Elle avait, disait-on, la science des herbes, des rites   de fécondité, la connaissance des simples , celles des bois profonds, des forêts humides, où  ne croissent que mousses, lichens et champignons douteux.

 

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  A croire qu'elle cherchait dans la fréquentation de ces étranges plantes  verdâtres, glauques, gluantes, quelque secret à percer.

 

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  C'était il y a  si longtemps que  même les arbres millénaires des  forêts primaires ne sauraient vous dire en quel temps...

Au cœur des  forets  qui abritaient  les secrets  de l 'Hure, on se souvient encore de ruines étranges, noires, ruines devenues  quasiment végétales.

 

   L'Hure y venait souvent, surveillant la croissance de certaines plantes  médicinales  dont elle utilisait les vertus. Parfois l'arnica, souvent la gentiane,  mais elle allait plus volontiers vers les étranges, les moins connues, aux noms latins qu'elle déclinait pour elle seule quand elle  mettait au jour une espèce sur  son terrain  de  chasse :

 

 

     salvia divinorum, humulus lupulus, ephedra sinica, alluim ursinum, lagochilus inebrians , malva sylvestris, cymbopogon martini ...et caetera, et caetera

 

   Une particulièrement avait ses faveurs, petite plante  fleurie dont elle négligeait la partie  aérienne .

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Description de cette image, également commentée ci-après

Ce qui l'intéressait, c'était la racine, ou plutôt les racines , ou mieux encore la racine double.

 

  Étrange  Mandragora officinarum  dont on sait  que la structure ramifiée  des racines figure  le corps  humain, qui l'homme, qui la femme,  plutôt  sur un rapport de taille qu'un véritable déterminisme sexué de la plante.

 

   L'Hure vérifiait  toujours la taille de  la plante avant  de la déterrer et de recueillir précieusement  la racine conviée.

 

 

  La  laideur   de l'Hure était avérée, mais  ce que l'on  sait moins  que la fréquentation éternelle  de la laideur ne rend pas pour autant celui qui en est touché insensible à la beauté, tout au contraire.

     Les contes nous le  rappellent sans cesse. L'Hure ne faisait pas exception à la règle. 

 

   Aussi, celui que l'on  aurait surpris traquant  L'Hure dans ses  quêtes végétales eût- il pu imaginer  que la femme à la face de groin n'était en recherche  que d'un secret de métamorphoses, d'une plante  qui la rendît , à tout le moins  humaine, si ce n'est belle ?

 

 

      C'eût été sans  compter avec la nature même de L'Hure.

 

  Peu lui importait son aspect.

 

 Ce qui la rongeait, c'était la solitude.

 

     Elle  portait  seule  le  fardeau de la vie  , jamais partagé, jamais , jamais, jamais.

    Ce qui l'avait  conduite à cet état, sera ici tû  pour l'éternité. 

 

Nous n'en soufflerons mot.

 Nous nous contenterons d'effleurer la souvenance  d' un passé  inénarrable.  

 

   Peu lui importait  de n'avoir jamais eu  de bras  autour  de  son corps décharné, de sourire   qui inondât de lumière  sa face animale, mais  ne pas  donner,  ne pas transmettre le don d'amour  qu'elle avait secrètement reçu de sa mère , ne pas aimer, quitte à ne pas être aimée.

 

 Mais aimer, donner, donner, donner, 

jusqu’au  vertige, jusqu'au sacrifice !

 

    Et cela, qui l'eût deviné sous les traits  de l'Hure ? 

  Car L'Hure n'était qu'Amour, quand ceux  qui l’apercevaient  ne voyaient en elle que  repoussoir, maléfice, sorcellerie.

    La quête à la mandragore était elle un moyen  de toucher à l'Amour?  L'Hure, elle,   savait que la réponse était dans la racine  à deux jambes,  au corps musculeux...

 

 


C'est au printemps que le recherche des racines de mandragore était la plus fructueuse pour l'Hure, printemps qui fait gonfler les sèves,

 

les contes ne vous l'ont peut être pas révélé, mais la sève monte et descend ,

double sens pour double bénéfice, des feuilles vers les racines, des racines vers les feuilles,

et le retour du printemps , la douceur, en sont le déclenchement.


   Donc au printemps, racines gorgées de sève, racines riches en promesses pour l'esseulée.

 

 Ses récoltes printanières puis estivales se tournèrent vers les racines d'apparence mâle, autant que faire se pouvait.

 

    L'Hure récoltait encore et toujours et au début d'un automne que nous ne saurions dater, elle entreprit le lent travail qu'elle s'était fixé :

 

 de ces racines qu'elle broya dans un mortier de néflier, elle obtint une sorte d'emplâtre épais, brunâtre et peu avenant.

Elle laissa se bonifier tout l'hiver suivant cette étrange pâte , tel un vin d'élite à qui il faut le temps pour révéler tous ses mystères.

 

  Ce n'est qu'au printemps suivant, le jour du printemps de cette année improbable, le 20 mars exactement qu'elle en fit enfin usage;

 

  elle commença par humidifier légèrement l'emplâtre rendu épais par la dessiccation, elle le huma, en prit une boulette entre ses doigts, l'étira, le façonna, puis le rendit à  sa forme première d'emplâtre, et doucement, elle l'appliqua par petites touches sur son ventre stérile, dissimulant son nombril, les rides transversales de ce ventre vide, noyant son pubis de la pâte brunâtre.

 

  Elle passa ainsi le printemps, l'été, et nul pour la constater mais la métamorphose eut lieu.

   La mandragore mâle s'offrit à   la vieille L'Hure et la nuit veille du solstice d'hiver, nuit la plus longue, la plus sombre, la plus froide, seule, au fond des forêt, L'Hure accoucha d'une fille dont on pouvait redouter qu'elle n'héritât la laideur de sa mère. 

  Le jour qui dès le lendemain, allait gagner sur la nuit, le premier de ces jours qui allaient retrouver lumière, illumina le visage de l'enfant, enfant à la face parfaite, au sourire immédiat qui inonda le regard de l'Hure. Enfant à qui tout l'amour du monde était promis, annoncé, destiné.

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«  Lurette, la baptisa-t-elle , Lurette, il y a si longtemps, Belle Lurette, il y a si longtemps, si longtemps que je t'attends »

Arcachon, février 1956 : La neige, il y a 62 ans

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La neige , l'hiver,  c'est  banal.

 

En ce mois ce février 2018, c'est la panique :

 

 Les automobilistes, tout  le monde s'en prend  au manque

d'information,  mais peu évoquent l'inconscience  des

automobilistes  qui persistent à  circuler  sans équipements

appropriés aux conditions hivernales.

 

Quand on sait  que   les pays européens ont en majorité adopté

une politique   drastique pour  que  les automobilistes  adoptent

des pneus neige.  En Allemagne, on  ne connait pas ces folies

routières parce  qu'il neige.    En Autriche,  tout véhicule non

équipé est immobilisé dans l'instant, et son conducteur verbalisé

jusqu'à  5000 euro pour mise en  danger d'autrui.

 

Nous avons un retard  préjudiciable  en matière  de  sécurité de

 notre   propre véhicule.   L 'essentiel du problème est là .

Retour sur une periode de neige, et  quelle neige ...!

 

C'était il y a  62   ans...février 56,   presque  jours pour  jours...

__________

 

 

Pas d'école en ce jeudi, ciel bas et terne,

lumière tirant sur le jaune.


Je ne connaissais pas,

habituée que j'étais à la clarté lumineuse

du bassin d'Arcachon, aux grisés bleus de l'hiver 

calme et doux

sur les grèves atlantiques.


Ce jeudi là, tout était différent

les premiers flocons voltigèrent

vers midi,

légers,

légers,

inhabituels sur mon coin d'océan.

Légers,

légers,

légers,

puis plus denses,

serrés,

prenant du poids et des rondeurs,

de plus en plus palpables.

Le nez collé à la verrière du studio,

comme on appelait ce petit salon donnant à l'est,

tout vitré,

je regardais ma première vraie neige,

espérant secrètement qu'elle ne s'arrêterait jamais.

Jamais,

je priais au fond de moi,

car la prière c'est l'avenir au présent,

je n'osais le dire car mon papa montrait

 des signes d'énervement,

semblait contrariépar cette atmosphère nouvelle.


Toujours pessimiste, il imaginait déjà quelque catastrophe.


La neige continuait,

continua,

et l'après midi,

et la soirée, .

Vers 17 heures,

un ami médecin dérapa dans la côte de notre rue,

 et sa voiture s'immobilisa

le nez dans un réverbère, juste devant chez nous.

« Bah, je la récupèrerai demain.

Surveille - la »   lança-t-il goguenard à papa  .

 

Le dîner fut électrique.

Maman "très enceinte" comme je disais,

ne pouvait calmer mon excitation,

j'allais et venais de fenêtres en verrière .

La nuit , bleu marine,

était scintillante de ces mouches blanches qui commençaient à imprimer

leur graphisme sur ma rétine.Je ne voyais plus qu'elles.

Le coucher fut tardif.


Il neigeait .

Au matin, il me fut annoncé qu'il n'y aurait pas école.


Derrière les vitres, 

le spectacle le plus incroyable m'attendait.

 

avenue gambetta depuis la terrasse de la maison 02 1956.jpg

l'avenue Gambetta, notre rue

depuis la terrasse de notre maison

Photo Jean Cottard

*


Le jardin n'existait plus,nivelé, englouti,

la chaudière à charbon ne tirait pas,

comme étouffée par l'atmosphère sans vent, enserrante.

Il faisait froid dans la maison,

mais mon cœur battait d'une brûlante chamade.

Il neigea tout le vendredi.


Au matin du samedi,

la ville n'était plus qu'un gigantesque champ uniforme,

d'une blancheur qui m'était inconnue.

*

medium_cours_lamarque_avec_la_boucherie.jpg
cours Lamarque
medium_av_gambetta_ski.jpg 
avenue  Gambetta, devant le garage  Dufourc
medium_inaccessibles_galeries.jpg
angle rue du Casino /cours Lamarque

*

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Si j'avais dû la comparer à des sons,

je l'aurais qualifié de « stridente » 

aussi insupportable aux oreilles qu'elle l'était

à mon regard

Trop brillante, trop ardente,.

La voiture de l'ami Gilles avait disparu sous

une gangue glacée.

hiver arc 56.jpg
   Elle resterait trois semaines au même endroit,

car pendant plus de 20 jours,

nous connûmes un froid sibérien : tuyaux d'eau gelés,

il fallait remplir de neige la baignoire pour récupérer

de l'eau ,

la faire bouillir...Pénurie de charbon.

J'ai usé un petit balai de paille pour  le simple plaisir

de déblayer la neige des marches

qui descendaient au jardin.

Nous, les enfants,si heureux de ce cadeau du ciel,

nous dévalions l'avenue Gambetta

avec des  cartons en guise de luges;

et  pour les grands, l'école reprit, bon an mal an.

Je conserve un souvenir extraordinaire ?

celui de mon père chaussant ses skis de bois ,pour,

 avec un ami du quartier,

effectuer la descente vers le centre ville

le premier matin de paralysie,

histoire de remonter pain et lait à des Arcachonnais

bloqués dans leurs  maisons

totalement inadaptées à ce climat.

Le bassin charriait de la glace,

les arbres s'effondraient sous le poids ,

vous pouvez ne pas me croire,mais de mes souvenirs,

il demeure des traces photographiques.

*

medium_le_bassin_pris_ds_les_glaces.jpg
le bassin charrie de la glace  entre les pinasses
 
medium_devant_st_Yves_bd_de_la_plage.jpg
boulevard de la Plage
vers  Saint Yves
 
medium_balcon_pharmacie_1°_étage.jpg
 depuis  le balcon de la pharmacie Ardouin
rue du Casino
au fond, le Casino  Mauresque  qui  brûla en 1977
 
 Casino mauresque arcachon.jpg
 

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 avenue Gambetta pharmacie    Fleury 

vue du balcon de l'étude   de mon grand père

medium_2_cv_règlementaire.jpg
devant la mairie
 
medium_hôtel_richelieu_et_café_repetto_place_thiers.jpg
place Thiers

*

Photos incroyables, (Léo Neveu ) collection personnelle

et celles que Noël Courtaigne,

passionné des vieux clichés d'Arcachon

m'a autorisé à publier.(coll Ardouin )

et des photos personnelles

dues à l'objectif de mon papa.

 

Authentique souvenir d'enfance,de ceux qui vous laissent

un goût de conte  et d'irréel.

*

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medium_tranchée_devant_le_café_Le_Victoria.jpg
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tonton robert déneige devant la pharmacie.jpg
 
Tonton Robert déneige place Thiers
 
 
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 boulevard de la Plage

 

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Gaby devant le Club

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l'Hôtel de France, boulevard   de la Plage,

aujourd'hui disparu

clin  d'œil à Monsieur Bernadac, à Jeanine.

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Le Café Thiers, ancien Repetto

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Retour vers 1983 , 21 juin Fête de la Musique à Paris

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  En ce soir de l'été 1983, Paris porte une tenue grisée mais 
douce

 agrémentée d'un vent qui promet déjà de forcir.

 C'est donc le 21 juin, jour de l'été,

choisi depuis l'année précédente pour célébrer la Musique

partout en France   . 1983, année  de lumière et de bonheur.

     Partis  de la place    de l'Europe, nous descendons vers le

centre de la ville pour une grande balade nocturne à la rencontre

de la fête.


       De Saint Lazare à l'Opéra, rien.

 

 Les rues sont désespérément calmes , pas une note, pas un son

qui sortirait des appartements, pas d'instruments , point de gens.


Où sont donc les Parisiens?

 

Où est donc la fête annoncée?

 

Plus nous nous rapprochons de la place de l'Opéra, plus nous

sentons que quelque chose se passe, que quelque chose se serait

concentré au cœur même de Paris, au Temple de la Musique et

de  la Danse.

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Lieu magique et somptueux , ce soir  désacralisé.

 

 

    En haut des marches du Palais Garnier, une gigantesque sono

crache ses décibels dans la nuit maintenant tombée.

 Musique brésilienne: la foule écoute , mais ne participe pas.

 

 

 Levant les yeux, nous découvrons les machinistes de l'Opéra en

bleu de travail jambes ballantes dans le vide, assis en rang

d'oignon au bord du toit, entre les statues.


 Soudain un homme sort de la foule, se met à danser sans

retenue, symbole de la fête libérée et retrouvée.

 Il danse à contre temps, ne se soucie de rien, ne voit rien, fou

de bonheur, de rythme, ivre de décibels .


 A son tour, une grande fille rousse dégingandée quitte les rangs

sages, et le rejoint.

 

 

Étonnant contraste entre le cercle immobile et ces corps pulsés,

bousculés par la batterie.

 

 

 En eux la musique, et la fête éclate pour de bon, spontannée,

libérée, loin encore des institutions qui la muselleront  à l'avenir:

 

elle  se propage dans les corps et les cœurs.



  Nous quittons la place de l'Opéra livrée maintenant à la danse,

les oreilles vibrantes, nous rejoignions le Palais Royal.

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 Parfois, à l'angle de deux rues, un jeune, un couple, harmonica,

tambour, guitare, ocarina, chacun à sa manière célèbre sa fête.

Paris s'émaille de sons échappés dans la nuit.


 Palais royal : lumières et colonnade, éclair pour l'œil, explosion

pour l'oreille.


 L'Orchestre de la Garde républicaine , éclatant de cuivres polis,

sanglé dans les uniformes de parade, fait claquer l'ouverture de

« Carmen » ; les enfants hurlent de joie , 

 

 

pas question d'écoute religieuse, mais une participation

bondissante et libérée, corps et âmes, à tout ce qu'offre cette

nuit.



 

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les portes ouvertes , déverse des flots

d'orgue triomphal. 

 

 

 

 

 

Le vent s'est levé pour de bon, chargé des poussières

de la ville , des sons démultipliés se heurtent, s'entrechoquent ,

tournoient se marient  et se dispersent.





 Une clarinette solitaire perce la nuit ; nous en suivons le ruban

mélodique et pénétrons dans les Jardins des Tuileries.

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 Du sable soulevé par les bourrasques tièdes s'engouffre dans

les allées labyrinthiques.


 La musique nous guide.


      Assis sur un banc de pierre, un homme joue, seul.

 

 

A ses pieds , un radio - cassette diffuse la partie quatuor du

quintette avec clarinette de Brahms;

il joue, pour lui,   pour Brahms, pour la Musique,

       il joue sans nous voir, les yeux clos,

               tout entier immergé dans l'œuvre somptueuse,

              sa clarinette emplit l'espace des jardins.


 


    Ce 21 juin 1983 , sa contribution à la Musique s'ancre à tout

    jamais dans ma mémoire.

 

 

    Une larme de joie roule sur ma joue, je suis bien.

La musique,  

     ce n'est pas que le 21 juin, elle m'accompagne chaque jour,

     chaque heure , peut être  n'en ai-je jamais écouté comme ces

     derniers mois, et ne me demandez pas, à  la manière de

         Françoise  Sagan si j'aime  Brahms  ...!


   Mais  je ne sais pas encore que ce sera le seul 21 juin à

m'apporter ce bonheur indicible.

Voir Captieux et mourir de plaisir,

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     C’est un endroit par lequel on passe, et encore, plus beaucoup

maintenant  que l'autoroute  l'Aliénor, dessert direct Pau - Langon

- Bordeaux, c'est un lieu sans  grand   charme, sans charme du

tout on devrait dire, une commune  du sud Gironde  de 1300 âmes

et quelques, au milieu des pins, qui  fut  longtemps  synonyme de

légèreté 

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            pensez !

le site  de la commune fut choisi en 1950 par les Américains pour

y installer un important dépôt de munitions tout près de la D932,

sur 100 KM2, au lieu dit Le Poteau.

De Gaulle demanda le départ du territoire français des bases

américaines en 1966  .

  En partant, les Américains laissèrent beaucoup  de matériel qui

fut revendu aux habitants et entreprises de la région.

 Les installations militaires furent reprises par l'Armée française.

Qui dit armée, dit militaires, donc dit filles à soldats :

au Poteau, on se souvient encore des maisons closes, closes,

mais largement ouvertes aux  beaux Américains.

 

 Le  camp a fermé, les claques aussi, mais beaucoup plus tard.

 

   Un documentaire La Fabrique de l'Histoire d'Emmanuel Laurentin

de France -Culture évoqua son histoire dans le cadre d'une  série

 Les  Ameriains  et  nous    [2/4], et insista sur les quelques

maisons  closes du Poteau, fermées seulement en mars 1987 sur

ordre (et ce quarante ans après   l’interdiction des maisons closes

par la loi Marthe Richard)

 Reste ce bourg au sud  de la Gironde,  une route qui le traverse,  

une  église, un monument  aux morts,

une étape  sur le Chemin de Saint Jacques,

l’écureuil emblématique  qui tient sa pomme de pin à l'entrée du bourg, 

      un ou deux cafés,

                 une fontaine qui soignerait les rhumatismes,

                              la France profonde,  quoi...

 

 

BON,

 

et alors ?

 

 

pourquoi diable, écrivassière farfelue,

                               nous évoquer un  tel  endroit?

        

    Ne nous dis pas  que tu en as fait  ton  nouveau lieu de

 

       résidence  ou   de villégiature pour  ton été   2018?

 

                                     CAPTIEUX !

 

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     l'incontournable, la magnifique, la sublime, la délectable   ! ! !

 

Non mais, tu divagues !

    tu as tout fumé aujourd'hui pour nous   écrire de tels délires !

 

           Voir  Captieux et mourir tant que tu y es !

 

             Eh !  Vous ne croyez pas si bien dire,

 

                                 Mourir de plaisir ! ...

 Car Captieux, sous ses allures  de rien du tout,  est un sommet,

un passage obligé:

 et maintenant, plutôt que d'aller direct de Bordeaux à Pau, en

rentrant, nous prenons souvent  la Départementale,  débarrassée

de  ses camions, elle est très roulante,

on rajoute 10 ou 15 minutes  au temps de  trajet autoroute,

on économise  plus de 25 euro

( Aliénor est la plus chère  de France ) et on s'arrête à Captieux,

 

  pour,

  pour,

  pour,

  pour,

 

 

  mais pour quoi donc ?  

   Tu dis, oui ou non ?   

 

pour...

 

      Mais

 

                            pour  ça !

*

 

 

*

 

*

 

 

 * 

 

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Car figurez-vous  que dans  ce  petit bourg paumé au milieu de la

forêt de pins, il existe le plus extraordinaire boulanger- pâtissier, -

confectionneur de puits d'amour .

         
             Vous ne me croyez pas? 

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A votre guise,

il n'empêche qu'on vient   de partout, de très loin même, que

Jacques Seguin, qui vient   de prendre sa retraite et a vendu son

affaire , a transformé Captieux en étape gourmande  hors pair.

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Captieux (33) : Les puits d’amour se savourent toujours

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 1000 par jour, de  ces petits joyaux dont on  se fait qu'une

bouchée.

 

  Je n'ai jamais dégusté de nuages, mais cela doit y ressembler,

une coque légère  de pâte à choux, et une crème

mousseuse,aérienne , vanillée, divine, caramélisée juste

ce qu'il convient.

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  On avale le premier , vite suivi d'un second pour confirmation du

délice, puis d'un troisième, pour s'assurer qu'on ne rêve pas, et

d'un quatrième par pure gourmandise. 

 

   J'en connais qui la pousse beaucoup plus loin...♡♡♡

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 J'en connais  qui s'arrêtait  sur le chemin  de Bordeaux  à l'aller et

au retour, mais maintenant, des boutiques  à  Bordeaux Caudėran

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et au Capus,  le marché des Capucins,  Incontournable  pour les

meilleurs produits .

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    Pensez: 25 euro d'économie d'autoroute à chaque voyage,

60 centimes le puits d'amour, le calcul est vite fait ! ! !  

  Et pour peu que vous véhiculiez quelques  covoiturés, ils

découvrent, les yeux agrandis, les babines  en folie, le palais

émoustillé les merveilles de Captieux.

 

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Quand je vous disais...

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Horaires d'ouverture:

 

Du Mardi au Samedi de 6h30 à 12h30 et de 15h30 à 19h

 

Le Dimanche de 6h30 à 12h30

Votre contact pour vos commandes et informations:

 

Téléphone: 05 56 65 60 40

 

site Facebook,

Le Puits d'amour de Captieux - Captieux, Aquitaine, France .

 

article Figaro Magazine,

]

des chemins de Saint-Jacques - Partenaire.fr

Sud Ouest

Captieux (33) : Les puits d'amour se savourent toujours ...

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