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Les cousins Lorrin

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Petit message   personnel, vers Moscou

 

Спасибо Татьяна из вашего прохода, видите вы скоро на берегу (диапазон) сразу после холодов! Дружба

 

 

Les cousins Lorrin n’appartenaient à aucune époque, aucun siècle n’était fait

pour eux.


  Ils étaient hors du temps, hors des temps, intemporels, sous la houlette du

patriarche Louis dont on disait qu'il avait fait de brillantes études; je n'ai 

jamais su lesquelles. Jamais il ne travailla. 

 Louis, à l’âge de vingt-deux  ans  avait épousé sa cousine germaine,

Catherine, la fille de son oncle maternel, car il n’est pas bon que se

dissolvent les patrimoines dans les familles cauchoises. La meilleure tactique

avait été donc et depuis de nombreuses générations de faire s’épouser entre

eux les  cousins et cousines, plutôt germains, pour rapprocher les terres,

pour resserrer les demeures, pour éviter de voir s’éparpiller les biens.

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  Ainsi donc Louis, et Catherine , ménage exemplaire,  se virent à la tête de

nombreuses propriétés, domaines agricoles, vastes demeures bourgeoises,

métairies, entourées de haies de peuples et de hêtres , dignes héritiers des

personnages de Maupassant.

 Le lit conjugal servit, et Louis accomplit son devoir d’ensemencement ;

Catherine accoucha en six ans de cinq enfants.

 La vaste demeure longeait la rue principale du bourg, six fenêtres aux

 

barreaux serrés, dont les volets se fermaient dès cinq heures du soir.

 

Un jardin sur l’arrière, prolongé d’un potager, puis les champs. Point d'amis,

 

(Louis aimait à proclamer que les seuls amis des enfants sont leurs parents ) point

 

de fréquentations, hormis l'inévitable curé de la paroisse ,le notaire, et puis,

 

un vieil évêque , dont on ne savait ce qui avait motivé son arrivée dans ce

 

 coin reculé de Normandie. Il venait  une heure  pour le thé quotidien

 

confessait Catherine, écoutait Cécile avec bienveillance, puis repartait

 

jusqu'au lendemain...

 Joseph, le fils aîné, porteur de toutes les espérances paternelles,

fut condamné à réussir son entrée dans la vie militaire.

Surprise, car jusqu’à Joseph, aucun aîné n’avait jamais eu d’autre occupation

 

que de prolonger la dynastie et gérer le patrimoine.


  Joseph entra donc à Saint Cyr. Il disparut en  Indochine.

 

 Henri-Pierre, de treize  mois son cadet, se révéla un enfant fragile,

étrangement artiste dans ce monde sans art . On le mit très vite en pension

chez les Jésuites, pour lui faire le caractère. Henri-Pierre, nous le

découvrîmes il y a peu dans  de la correspondance retrouvée incidemment,

tenta de mettre fin à ses jours à treize ans.

 Il se heurta violemment à la volonté paternelle, qui le destinait à la

magistrature.Il ne parlait que  Beaux Arts, peinture, aquarelle, sculpture, ce

qui lui valait les foudres et les lazzi du père tout puissant .

Catherine se montra  absente de l’éducation. Tout revenait à Louis qui

régentait son monde.


  Cécile, délicate jeune fille, troisième de la famille, se réfugia très

rapidement dans l’extase et la contemplation  du Saint Sacrement. Elle

passait le plus clair de ses journées d’enfant puis de jeune adolescente en

adoration et en prières.


  Quand elle annonça sa volonté de rentrer au Carmel, son père se déchaîna.

Elle se devait à ses parents. Seule fille, il n’était pas question qu’elle opte

pour un autre destin que celui de servante, en quelque sorte, bien que le mot

n’ait jamais été prononcé, mais toujours sous entendu. Elle occupa ce poste

jusqu’à sa majorité, servile, et priante et le soir même de ses vingt et un

 ans, quitta la maison aux  fenêtres grillagées pour rejoindre le Carmel de

Lisieux.

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Son père la décréta morte.

On ne prononça plus jamais son prénom.

Cécile disparut de la vie des  Lorrin.

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 Le quatrième, Edouard,  portrait du père, tout en rigidité et en autorité,

mena  tant bien que mal ses études secondaires à leur terme, puis, élu et

cornaqué par Louis, prit la direction des affaires, ou du moins , de celles que

son père voulut bien lui déléguer. Des peccadilles , qui l’occupaient. Car Louis,

l’âge avançant, ne cédait pas un pouce de ses attributions de patriarche.

 

 Victor était le cinquième : un bien bel enfant.

 Quand il eut trois mois, ses parents se rendirent au Havre pour le présenter

à la famille paternelle. Au retour, la voiture  quitta la route, Louis ne put

redresser le véhicule qui heurta un arbre ; Victor, des  bras de sa mère, fut

éjecté ; on le retrouva dans le fossé.


  Depuis ce jour, Victor, la cervelle brouillée, innocent à vie, se métamorphosa

 

en valet de ses parents qu’il servit, jour après jour.


  Quand je rencontrai Victor, il était le chauffeur de papa-maman, tout de

noirs vêtus, col rigide pour le père, chapeau à voilette pour la mère.

 Lui, voix hachée,prononciation hésitante, servile et aplati devant la toute

puissance paternelle,me raconta comment il s'était cassé quatre côtes et le

bras droit :

" Victor, il faut couper la branche du pommier qui passe chez le voisin.


  J’ai dit oui papa. J'ai dit oui papa ...


Je suis monté dans l’arbre, j’ai scié la branche, Et je suis tombé comme ça,"

fit-il en levant au ciel ses deux grands bras qui touchaient presque le

plafond.

 Je voyais sa pomme d’Adam qui montait et descendait.

 J’avais à la fois pitié et envie de rire.


Alors papa a pris la brouette, j’avais mal, il m'a dit de m’y asseoir et il m’a

 

reconduit à la maison. Je crois que ça s’est remis maintenant. Mais j'avais

 

mal. "

 

 

 

  • medium_brouette.JPG

 

 

 Victor avait bien entendu scié la branche sur laquelle il était assis. On croit

 

que cela n’arrive que dans les histoires drôles. Non, cela arrive aussi dans les

 

histoires tragiques de la vie.Jusqu’à la mort de ses parents, Victor fut la

 

bonne, le chauffeur et le jardinier, puis, le garde malade.


  Catherine partit, suivie dans le mois par Louis.

Cécile fut prévenue par Henri-Pierre, qui avait installé une galerie d'art  rue

 

Bonaparte, à Paris et qui vivait avec Fabien depuis  plus de vingt- deux ans.

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 Edouard Lorrin avait pris les rênes de l’héritage, marié à une cousine,

 

il était déjà quatre fois père et régentait les biens de mains de maître.

 

 

  Cécile , Mère Marie Raphaëlle, vint, ombre sombre, qui avait obtenu de la

Supérieure l’exceptionnelle permission de sortie.

 Elle  sourit à Victor, qui ne savait qui elle était. Elle l’entoura de ses bras en

ailes protectrices, et le ramena au Carmel.

Il y finit ses jours comme jardinier,  ombre parmi les ombres, entouré de la

 

première affection de  sa vie, serein,  calme, dérangé et gentil.

cousinage,normandie,éducation,rigidité

 

 


Je n'ouvrirai pas les guillemets...

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Comprenez que j'hésite à ouvrir,

 

            voire , entr'ouvrir les guillemets. Non ,pas les  volets,

 

guillemets,du coup,voilà,tics de langage

             je dis bien,

                               les guillemets 

 « « « «  """"" « « « « « « « « « "« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

 

« « « « « « « « «  "" « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

 

« « « « « « «

 « « « « « « « «

 « « « « « « « « « « « « « « « « « 

« « « « « « « « « « « 

 

    Imaginons un instant qu'un courant  d' air s'y engouffre, même un

 zéphyr et que le souffle aussi léger soit-il, m'interdise à tout

 jamais de refermer la ponctuation que je souhaitais voir

installée temporairement ?

 

  Du coup,  au jour  d'aujourd'hui,  on impacte au quotidien  tous

les propos de " entre guillemets ",

 du coup, voilà, .......du coup....et voilà. ...

 

   Qu'  adviendra-t-il  alors  du  message murement  réfléchi, mais

 atténué délibérément par le double signe si tolérant pour

moduler   la pensée émise? 

 

 Si même la ponctuation se met à me jouer des  tours, je resterai

donc close,  bouche cousue,  gardant au fond de mon cœur le

secret  des  mots qui ,  à cause  du  léger courant d'air pourraient

bien engendrer des tempêtes effroyables, des raz de marée,

un tsunami,  un nouveau Déluge , que sais-je encore ?

 

      Et ça,  jamais,   foi de moi.

 

 J'hésitais,  je tergiversais, ma décision est maintenant prise,

 je clos ici , avant même  de débuter, ce que j'aurais aimé dire,

et c'est tant  mieux  pour  la paix  dans  le monde .

« « « « « « « « «  "   « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

 

 

 

 

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 

Une égérie arcachonnaise

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C’est en 19 . . .  que Pauline Marchicourt,

 

 lassée de la vie parisienne,

pose définitivement ses malles à Arcachon.

 


Il faut lui reconnaître que ses dix dernières années dans la capitale

 

comblées d’honneurs, de rencontres,

 

d’évènements tous plus festifs les uns que les autres,

 

 lui avaient donné à penser sur la vanité de l’existence.

*

*

 

*

 


Elle arriva donc  anonymement au bord du bassin,

 

 bien décidée à se tenir éloignée

 

du ramdam du Tout Paris

 

avec lequel elle s’était décidé à couper définitivement..

*

*

medium_vers_le_Moulleau_en_sépia.jpg

*


C’était sans compter avec les  amis

 

qui la retrouvèrent,

 

dans sa petite maison de l’arrière Moulleau,

 

 avenue Saint François Xavier,

 

 et qui aussitôt, s’invitèrent pour y renouveler

 

les facéties et fêtes parisiennes.

 


Mais Pauline tint bon et éconduisit les importuns.

 

…Quelques temps.

 


Quand Marcelle Chantal,

 

qui avait acquis une belle et discrète  propriété au Pyla

 

découvrit que Pauline était à deux pas de chez elle,

 

 elle ne fit ni une ni deux, et débarqua.

*

*

medium_marcelle_chantal.jpg

*

Marcelle Chantal

*

 

 


Pauline dut vite renoncer à sa paix provinciale

 

 et c’est ainsi qu’elle devint l’égérie des soirées,

 

et des après midis arcachonnais.

 

 

Après midis, oui,

 

 car Marcelle lui fit découvrir en premier

 

 les charmes de la pâtisserie Foulon.


On allait en bande y prendre le thé

 

 et savourer les exquis  sandwiches

 

 en pain de mie triangulaires et miniatures ,

 

 fourrés de crabe, de mousse de foie gras,

 

qui convenaient à toutes les heures du jour et de la nuit.

*

medium_Foulon_bd_de_la_Plage.2.jpg

*

*

 


Pauline alla rapidement fureter dans les cuisines

 

où Odette l’introduisit.


C’est ainsi qu’elle confia au chef la recette,

 

 « sa » recette

 

de la longue  tarte feuilletée  aux framboises.

 


Foulon en fit son  chef d’œuvre,

 

 en vendit des kilomètres,

 

et cacha  toujours l’origine de  sa recette.

 


C’était Pauline Marchicourt.

 

Aujourd’hui, on le sait.

 

 

Plus personne ne faisait quoi que ce soit

 

 en Arcachon sans en avoir au préalable parlé à Pauline.

 


Elle commentait,

 

 ajoutait son grain de sel,

 

 se faisait Maître de Cérémonie,

 

muse, attendait, l’oreille baissée,

 

 qu’on ait terminé de parler

 

pour prononcer son verdict…

 

 

Pierre Benoît qui trouva  gîte et couvert

 

chez Maurice et Odette,

 

s’enquit de Pauline

 

 et vint la rencontrer.

 

Elle lui suggéra quelque visite à l’île Verte,

 

au  nord  Gironde pour peaufiner  ses informations

 

avant que de rédiger son roman éponyme.

 


On dit même qu’elle l’y accompagna.

 


Il lui en  sut gré, et pour la remercier,

 

 s’installa toute une saison chez elle.

 

Car pour lui, sa présence était un honneur qu’il faisait à autrui…

 

Pierre Benoit - Wikipédia

-

*

medium_benoit.jpg

*

 

 

Pierre Fresnay, avec Yvonne Printemps,

 

 vint passer  une autre  discrète saison sur les rivages du bassin,

 

 et quand il sut que Pauline y résidait,

 

 il la débusqua,

 

 et la convint à de  délicieuses  soirées en leur compagnie.

*

 

Pierre Fresnay - Wikipédia

 

*

medium_pierre_fresnay.jpg

*

 

Très vite, elle leur devint indispensable,

 

elle était de tous les dîners, gaie,

 

 incollable sur tout et  tous ;

 

 elle dévoilait gentiment les petits travers

 

qu’elle avait notés chez l’un ou l’autre

 

 et renversait  sa chevelure en arrière

 

avec des gloussements de honte d’avoir trop parlé.

 


Mais, à Pauline tout était pardonné.

 

 

Lors d’une calme promenade dans ce Moulleau

 

où chacun maintenant savait que c’était elle,

 

 elle s’arrêta en admiration  devant la grille du presbytère :

 

devant elle, le plus beau jardin qui lui avait été donné de voir :

 

 cascades de giroflées,

feu d'artifice de monbretias

*

medium_monbretias_ds_jardin.jpg

*

 de lavande, débordant des rocailles, clématites,

*

medium_sépale_en_pleurs.jpg

*

 

 millepertuis courant à ras de sable,

 

solanum et roses trémières,

cadre vraie carte postale de charente maritime.jpg

 

explosion de marguerites, d'alstroemerias,

*

medium_explosion_de_marguerites_2.jpg
medium_sur_fond_rouge_plus_clair.jpg

*

 

de cosmos,

 

de bleuets,

*

autres cosmos et bleuets.jpg

*

légers ombrages des eucalyptus et de l’olivier...


Elle poussa la grille,

 

 et par ce biais, fit la connaissance de l’abbé Marcou,

 

 ci devant curé de la paroisse et grand instigateur de l’ordre du jardin.

 


C’est lui qui l’instruisit sur l’origine du mot Passes

 

 

« Monsieur le Curé, votre église porte un nom bien cocasse :

 

Notre Dame des Passes, !  vous n’y pensez pas ? . .  . »

*

medium_moulleau_mariage_avril_2008_C_et_N.2.jpg

 

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*

cadre n d des passes moulleau.jpg

 

 

Et de renverser en arrière sa lourde chevelure

 

dans un gloussement de  diva.

 

 

Le père Marcou en marin aguerri,

 

 lui expliqua que les passes

 

 étaient ces deux bras d’eau

 

qui  permettaient aux marées  de pénétrer

 

 et de  sortir du bassin, et non pas…

 

 

«  Vous savez, pour moi, les passes,  c’était  :

 

- Cinq francs la passe !

 

qu’annonçait la grosse putain de la rue de  Budapest !

 

 

Que voulez vous monsieur le Curé, à chacun ses références ! »

 

 

Le père Marcou et elle devinrent très grands amis,

 

Pauline prit en mains la destinée du jardin,

 

avec un bonheur inégalé.

 

 


Passèrent les années.

 


Chaque célébrité dès son arrivée,

 

 déboulait avenue Saint  François Xavier

 

 et c’étaient des échanges à n’en plus finir :

 

 

Jean Marais,

qui rejoignait son frère chaque été sur le bassin,

 

 lui tomba dans les bras,

 

puis lui saisissant les mains  en se reculant,

 

 la regarda avec un sourire délicieux :

 

 

«  Pauline, ici !  vous ! . non ! . .. ».

 


Alain Delon, avec Nathalie, et le petit Anthony,

 

en séjour chez les Poniatowski,

 

 passèrent plusieurs soirées avec elle,

 

 

Marthe Mercadier l’appela de Paris pour lui demander conseil :

 

elles deux  concoctèrent une visite  au Canon

 

 où Marthe se décida à l’achat

 

 d’une adorable propriété en bord de plage.

 

Pauline l’aida au choix des rideaux,

 

 mettant comme toujours à profit son goût,

 

 ses  idées raffinées.

 

Parmi les derniers,

 

 il y eut récemment Obispo, oui,

 

 le Pascal, installé au Ferret,

 

 mais après avoir  pris conseil de Pauline.

 

 Il balançait entre les deux rives nord

 

ou sud du bassin.

 

 Pauline lui recommanda la paix de la pointe du Cap,

 

 elle-même n’avait que trop su ce qu’était la célébrité à Arcachon

 

bien qu’elle reconnut que la région n’avait rien à voir

 

avec les folies mondaines de la Côte d’Azur.

*

medium_cadre_depuis_le_cap_ferret.jpg

*

 

 

Il y a peu, Pauline s’est éteinte .

 


Une belle cérémonie réunit en l’église Notre Dame des Passes

 

 tout le gratin parisien qui n’avait pas oublié

 

la vieille amie,

 

 la confidente,

 

 la pareille.

 

Pauline, la discrète,

 

qui n’avait pas réussi sa retraite calme,

 

 qui avait rayonné sur tout ce que le bassin comptait de gloires,

 

 de noms, de célébrités …

 


Pauline, qui avait quitté Paris

 

 pour la paix, laissant derrière elle

 

 quarante années de  souvenirs à Saint Germain,

 

comme Dame Pipi à la Brasserie Lipp,

 

 parmi les fantômes de Miles Davis,

 

François Mitterrand,

 

André Malraux,

 

 Saint Exupéry,

 

 Gide,

 

 Sartre,

et

 

Simone ,

 

 Greco,

 

 Hemingway

 

 ou Léon Blum...

*

*

Pau, 11 juillet 2008

Note de l'auteur:

tous les noms et prénoms cités renvoient

à des personnes existant ou ayant existé,

et habitués d'Arcachon,

 

 

SAUF

 

 

 

*

*

 

Pauline Marchicourt,

 

 

 évidemment

*

*

 

 

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MARIE, enfance et tendresse 15 août

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15 août, Saint Marie, qui n'a pas autour de   soi    au moins

une Marie?

Chaque famille recèle ce beau prénom, cette évocation

à la Vierge-Mère,



Je me souviens d'une Marie , enfance et tendresse :



 Née en 1903, à Mugron,au cœur de la Chalosse, Marie,  n’avait bénéficié que de juste ce qu’il fallait d’école pour apprendre à lire et à compter avant de se retrouver dans les champs à pousser oies et canards,

 puis au lavoir à frotter draps et chemises de quelque riche bourgeoise des environs.Mugron.

 Quand elle arriva au service de mes grands parents, elle avait vingt- sept ans, un fils, un mari déjà mort des séquelles de la Grande guerre.

 Courageuse et volontaire landaise, elle entra donc comme domestique, bonne à tout faire comme on disait alors.

 Elle participa aux moments rares de joie de mon père,il avait dix ans, elle lui servit davantage de mère que la sienne propre. Ouverte, brave, dans le sens le plus large, Marie trimait dur, entre son Jojo, sa belle mère, qu’elle avait à charge, la maison.

 Elle rentrait coucher chez elle . J’ai beaucoup fréquenté  sa demeure, petite, étroite, entre deux maisons, en haut d’un perron toujours fleuri.

 Une pièce commune où Alice la belle mère trônait, impotente et acariâtre qui régentait la vie,du fond de son fauteuil.

 La chambre d’Alice, au bout du couloir, la seule à fenêtre sur cour, et entre les deux, une pièce noire où Marie couchait, avec son Jojo, dans le même lit.

 Robinet d’eau froide au dessus de l’évier dans la pièce  à vivre, une grande cheminée, une cuisinière à bois ; petite cabane dans la cour : il fallait descendre les huit marches, faire le tour de la maison, pénétrer sous le porche. Au fond de la cour, commune à cinq locataires, la cabane en bois.

 En pleine ville. Années 60, c’est ainsi que j’ai connu les lieux dans lesquels elle vivait depuis 1930.

Levée  aux premières lueurs, couchée à pas d’heure.

 Elle savait tout faire ; ce qu’elle ignorait, elle l’apprenait sur le tas.

 Coudre, repasser, cuisiner, frotter, récurer, courber la tête, patienter et supporter.

 Je l’ai toujours vu alerte et souriante, dévouée et patiente.

 Elle joua à la maman donc avec mon père. Quand il rentrait de sa semaine de pension, elle avait toujours quelque gâterie préparée à son intention.

 A nous, Marie nous servit de grand-mère. C’est avec elle que je passais à la cuisine,le plus clair des repas dominicaux obligatoires.

 Je fuyais ces longues heures de tablée où il ne fallait rien dire, juste faire bonne figure et présence.

 Dès que je le pouvais,j’échappais aux regard et filais voir Marie et Marguerite qui servait à table.

 Marie, c’était plutôt la cuisine, la vaisselle, le rangement,les tâches plus ingrates que le tablier blanc du service. Parfois, elle se trouvait installée au rôle du service à table.

 Elle s’en sortait parfaitement, anticipant les ordres, souriant aux regards Madame qui appelait le personnel à l’aide d’une clochette ou bien d’une sonnette commandée au pied !et qui alertait dans l’office qui de droit !

 A l’époque où mon père commença de fréquenter la fille de la bouchère,il imposa la charmante jeune fille à certains repas qui avaient été organisés pour lui favoriser des rencontres avec d’autres jeunes filles à marier.

 Mon futur papa, avec la complicité de Marie, eut même le courage de bouleverser l’ordre des cartons sur la table mise, pour imposer ma future maman à son côté en lieu et place de Mademoiselle X que ma grand mère lui avait désignée comme voisine de table.

Marie riait de bon cœur !

 Elle fut le témoin privilégié des amours de mes futurs parents, vint à leur mariage en Périgord et quand je naquis, se mua tout naturellement en ma troisième grand-mère.

 J’ai tant aimé Marie ! Écrire et parler d’elle  me donne ce délicieux frisson de la faire vivre, respirer, rire. Elle venait une fois par semaine aider un peu ma mère dans les travaux de la maison,

mais c’était surtout prétexte à des échanges, des plantations au jardin, ou bien de grands éclats de rire  quand il s’agissait de tirer les draps pour les défroisser après leur séchage.

 Elle repartait avec des livres, qu’elle dévorait.  Elle s’était mis à lire avec passion, l’Histoire, les romans, les Classiques son goût était sûr, ses critiques pertinentes et aiguës.

 Parfois elle butait sur quelque mot étrange et lui accordait la signification que la sonorité lui évoquait.


  Elle inventait tout un vocable imagé ;  ainsi je l’entends encore raconter que Madame  avait confectionné un gâteau  qui s’était  esclaffé.

 Et quand l'orage menaçait « ça va pétarer »

Je ne vois jamais monter l’orage sans penser à Marie.


 Son Jojo, plombier dépressif, fréquenta longtemps le Petit Siacre…

 A la  retraite, elle se retira dans une maison tenue par des religieuses , où elle partagea patiemment la chambre d’une autre acariâtre   qui prit le relais de  sa belle mère.

 Elle était toujours souriante, nos passages hebdomadaires,les récits du  dehors, les repas que nous partagions avec elle dans la salle à manger, et qui la rendaient fière :

 « Ce sont mes petits enfants, » mentait-elle en rougissant.

 Mais non, elle ne mentait pas. Nous étions si proches de cette grand-mère que la vie avait glissée dans nos vies.

 Elle s’éteignit tout doucement en 1993, à 90 ans. La semaine dernière, j’ai retrouvé des cartes qu’elle nous envoyait quand elle passait quelques jours de vacances à Mugron chez son frère.


  Mugron,  je le traverse à chaque voyage vers Arcachon.  Mugron, chez Marie, et je regarde l’ancien lavoir où, enfant, elle plongeait ses mains rougies et déjà craquelées, déjà...

 







 

 

 

Ça ne vous intéresse pas ?

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et bien,  rassurez vous, ça ne me fait ni chaud ni froid. 

bassin d'arcachon,cap ferret,la pointe,banc d'arguin,la vigne

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 Heureuse, comblée par ces points de vue qui me chavirent de tant

 

de beauté  , je continue mon chemin.

La  Vigne et ses échappées  entre les pins. La pointe  du Ferret 

La dune du Pilat  en face.

Chez   Hortense  . Les pêcheurs  seuls au monde.

Ce soir, une petite virée en bateau. Pas sûre que je vous montre.

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"L'Hure" ( nouvelle protégée par copyright)

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   Une nouvelle pour ma chère tante Astridelle,

 

              avec toute mon affection

 

   Et pour vous tous, puisqu'il paraît que vous aimez lire

 et pour nommer le titre  de la belle émission de Guillaume    Gallienne,

le samedi à 18 heures  sur France Inter

 

                     "Un peu de lecture,ça peut pas faire  de mal ..."

 

Lisez, ça  vous ouvrira les écoutilles.

 

 

 

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  Il était une fois, il y a  si longtemps, si longtemps qu'on ne  saurait dater l'histoire.

 

   Au fond d'une forêt épaisse, sombre, humide, au fond des bois maléfiques où les eaux  le disputaient au végétal, , vivait une femme , mais peut - on dire " une femme " quand on sait qu'elle  n'avait d'humain que l'apparence    à  peine  entrevue , au fond des sombres bois.

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   Ceux qui l'avaient approchée, -quelque chasseur , cavalier égaré-, n'avaient d'elle retenu que la face difforme, le nez écrasé, sous une chevelure aussi épaisse , aussi impénétrable   que la forêt qui l'abritait.

cadre rochers moussus ss les hêtres.jpg

 

  Ceux donc  qui l'avaient   aperçue, en avaient rapporté une image tellement animale, une description  tellement éloignée  de l'idée même de femme que le surnom de  " la hure " lui fut donné, tant son visage évoquait le groin de la truie.

 

   " La hure "  ne  se montrait guère,

 c'était toujours par hasard qu'elle était entraperçue, toujours fuyante,  partageant son temps entre des cueillettes mystérieuses, le ramassage  du bois pourri , et celui des glands  dont comme cochons et sangliers elle se nourrissait .

 Comment femme un tant soit peu humaine  aurait-elle pu vivre  de ces bouillies malodorantes et indigestes ?  

  Elle était bien porcine  , l'Hure.

 

  Sans  âge, sans charme , sans rien qui la rendît humaine, l'Hure avançait dans une vie  sans avenir et  sans passé, rien, ni personne à ses côtés .

 

    Elle avait, disait-on, la science des herbes, des rites   de fécondité, la connaissance des simples , celles des bois profonds, des forêts humides, où  ne croissent que mousses, lichens et champignons douteux.

 

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  A croire qu'elle cherchait dans la fréquentation de ces étranges plantes  verdâtres, glauques, gluantes, quelque secret à percer.

 

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  C'était il y a  si longtemps que  même les arbres millénaires des  forêts primaires ne sauraient vous dire en quel temps...

Au cœur des  forets  qui abritaient  les secrets  de l 'Hure, on se souvient encore de ruines étranges, noires, ruines devenues  quasiment végétales.

 

   L'Hure y venait souvent, surveillant la croissance de certaines plantes  médicinales  dont elle utilisait les vertus. Parfois l'arnica, souvent la gentiane,  mais elle allait plus volontiers vers les étranges, les moins connues, aux noms latins qu'elle déclinait pour elle seule quand elle  mettait au jour une espèce sur  son terrain  de  chasse :

 

 

     salvia divinorum, humulus lupulus, ephedra sinica, alluim ursinum, lagochilus inebrians , malva sylvestris, cymbopogon martini ...et caetera, et caetera

 

   Une particulièrement avait ses faveurs, petite plante  fleurie dont elle négligeait la partie  aérienne .

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Description de cette image, également commentée ci-après

Ce qui l'intéressait, c'était la racine, ou plutôt les racines , ou mieux encore la racine double.

 

  Étrange  Mandragora officinarum  dont on sait  que la structure ramifiée  des racines figure  le corps  humain, qui l'homme, qui la femme,  plutôt  sur un rapport de taille qu'un véritable déterminisme sexué de la plante.

 

   L'Hure vérifiait  toujours la taille de  la plante avant  de la déterrer et de recueillir précieusement  la racine conviée.

 

 

  La  laideur   de l'Hure était avérée, mais  ce que l'on  sait moins  que la fréquentation éternelle  de la laideur ne rend pas pour autant celui qui en est touché insensible à la beauté, tout au contraire.

     Les contes nous le  rappellent sans cesse. L'Hure ne faisait pas exception à la règle. 

 

   Aussi, celui que l'on  aurait surpris traquant  L'Hure dans ses  quêtes végétales eût- il pu imaginer  que la femme à la face de groin n'était en recherche  que d'un secret de métamorphoses, d'une plante  qui la rendît , à tout le moins  humaine, si ce n'est belle ?

 

 

      C'eût été sans  compter avec la nature même de L'Hure.

 

  Peu lui importait son aspect.

 

 Ce qui la rongeait, c'était la solitude.

 

     Elle  portait  seule  le  fardeau de la vie  , jamais partagé, jamais , jamais, jamais.

    Ce qui l'avait  conduite à cet état, sera ici tû  pour l'éternité. 

 

Nous n'en soufflerons mot.

 Nous nous contenterons d'effleurer la souvenance  d' un passé  inénarrable.  

 

   Peu lui importait  de n'avoir jamais eu  de bras  autour  de  son corps décharné, de sourire   qui inondât de lumière  sa face animale, mais  ne pas  donner,  ne pas transmettre le don d'amour  qu'elle avait secrètement reçu de sa mère , ne pas aimer, quitte à ne pas être aimée.

 

 Mais aimer, donner, donner, donner, 

jusqu’au  vertige, jusqu'au sacrifice !

 

    Et cela, qui l'eût deviné sous les traits  de l'Hure ? 

  Car L'Hure n'était qu'Amour, quand ceux  qui l’apercevaient  ne voyaient en elle que  repoussoir, maléfice, sorcellerie.

    La quête à la mandragore était elle un moyen  de toucher à l'Amour?  L'Hure, elle,   savait que la réponse était dans la racine  à deux jambes,  au corps musculeux...

 

 


C'est au printemps que le recherche des racines de mandragore était la plus fructueuse pour l'Hure, printemps qui fait gonfler les sèves,

 

les contes ne vous l'ont peut être pas révélé, mais la sève monte et descend ,

double sens pour double bénéfice, des feuilles vers les racines, des racines vers les feuilles,

et le retour du printemps , la douceur, en sont le déclenchement.


   Donc au printemps, racines gorgées de sève, racines riches en promesses pour l'esseulée.

 

 Ses récoltes printanières puis estivales se tournèrent vers les racines d'apparence mâle, autant que faire se pouvait.

 

    L'Hure récoltait encore et toujours et au début d'un automne que nous ne saurions dater, elle entreprit le lent travail qu'elle s'était fixé :

 

 de ces racines qu'elle broya dans un mortier de néflier, elle obtint une sorte d'emplâtre épais, brunâtre et peu avenant.

Elle laissa se bonifier tout l'hiver suivant cette étrange pâte , tel un vin d'élite à qui il faut le temps pour révéler tous ses mystères.

 

  Ce n'est qu'au printemps suivant, le jour du printemps de cette année improbable, le 20 mars exactement qu'elle en fit enfin usage;

 

  elle commença par humidifier légèrement l'emplâtre rendu épais par la dessiccation, elle le huma, en prit une boulette entre ses doigts, l'étira, le façonna, puis le rendit à  sa forme première d'emplâtre, et doucement, elle l'appliqua par petites touches sur son ventre stérile, dissimulant son nombril, les rides transversales de ce ventre vide, noyant son pubis de la pâte brunâtre.

 

  Elle passa ainsi le printemps, l'été, et nul pour la constater mais la métamorphose eut lieu.

   La mandragore mâle s'offrit à   la vieille L'Hure et la nuit veille du solstice d'hiver, nuit la plus longue, la plus sombre, la plus froide, seule, au fond des forêt, L'Hure accoucha d'une fille dont on pouvait redouter qu'elle n'héritât la laideur de sa mère. 

  Le jour qui dès le lendemain, allait gagner sur la nuit, le premier de ces jours qui allaient retrouver lumière, illumina le visage de l'enfant, enfant à la face parfaite, au sourire immédiat qui inonda le regard de l'Hure. Enfant à qui tout l'amour du monde était promis, annoncé, destiné.

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«  Lurette, la baptisa-t-elle , Lurette, il y a si longtemps, Belle Lurette, il y a si longtemps, si longtemps que je t'attends »

Arcachon, février 1956 : La neige, il y a 62 ans

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La neige , l'hiver,  c'est  banal.

 

En ce mois ce février 2018, c'est la panique :

 

 Les automobilistes, tout  le monde s'en prend  au manque

d'information,  mais peu évoquent l'inconscience  des

automobilistes  qui persistent à  circuler  sans équipements

appropriés aux conditions hivernales.

 

Quand on sait  que   les pays européens ont en majorité adopté

une politique   drastique pour  que  les automobilistes  adoptent

des pneus neige.  En Allemagne, on  ne connait pas ces folies

routières parce  qu'il neige.    En Autriche,  tout véhicule non

équipé est immobilisé dans l'instant, et son conducteur verbalisé

jusqu'à  5000 euro pour mise en  danger d'autrui.

 

Nous avons un retard  préjudiciable  en matière  de  sécurité de

 notre   propre véhicule.   L 'essentiel du problème est là .

Retour sur une periode de neige, et  quelle neige ...!

 

C'était il y a  62   ans...février 56,   presque  jours pour  jours...

__________

 

 

Pas d'école en ce jeudi, ciel bas et terne,

lumière tirant sur le jaune.


Je ne connaissais pas,

habituée que j'étais à la clarté lumineuse

du bassin d'Arcachon, aux grisés bleus de l'hiver 

calme et doux

sur les grèves atlantiques.


Ce jeudi là, tout était différent

les premiers flocons voltigèrent

vers midi,

légers,

légers,

inhabituels sur mon coin d'océan.

Légers,

légers,

légers,

puis plus denses,

serrés,

prenant du poids et des rondeurs,

de plus en plus palpables.

Le nez collé à la verrière du studio,

comme on appelait ce petit salon donnant à l'est,

tout vitré,

je regardais ma première vraie neige,

espérant secrètement qu'elle ne s'arrêterait jamais.

Jamais,

je priais au fond de moi,

car la prière c'est l'avenir au présent,

je n'osais le dire car mon papa montrait

 des signes d'énervement,

semblait contrariépar cette atmosphère nouvelle.


Toujours pessimiste, il imaginait déjà quelque catastrophe.


La neige continuait,

continua,

et l'après midi,

et la soirée, .

Vers 17 heures,

un ami médecin dérapa dans la côte de notre rue,

 et sa voiture s'immobilisa

le nez dans un réverbère, juste devant chez nous.

« Bah, je la récupèrerai demain.

Surveille - la »   lança-t-il goguenard à papa  .

 

Le dîner fut électrique.

Maman "très enceinte" comme je disais,

ne pouvait calmer mon excitation,

j'allais et venais de fenêtres en verrière .

La nuit , bleu marine,

était scintillante de ces mouches blanches qui commençaient à imprimer

leur graphisme sur ma rétine.Je ne voyais plus qu'elles.

Le coucher fut tardif.


Il neigeait .

Au matin, il me fut annoncé qu'il n'y aurait pas école.


Derrière les vitres, 

le spectacle le plus incroyable m'attendait.

 

avenue gambetta depuis la terrasse de la maison 02 1956.jpg

l'avenue Gambetta, notre rue

depuis la terrasse de notre maison

Photo Jean Cottard

*


Le jardin n'existait plus,nivelé, englouti,

la chaudière à charbon ne tirait pas,

comme étouffée par l'atmosphère sans vent, enserrante.

Il faisait froid dans la maison,

mais mon cœur battait d'une brûlante chamade.

Il neigea tout le vendredi.


Au matin du samedi,

la ville n'était plus qu'un gigantesque champ uniforme,

d'une blancheur qui m'était inconnue.

*

medium_cours_lamarque_avec_la_boucherie.jpg
cours Lamarque
medium_av_gambetta_ski.jpg 
avenue  Gambetta, devant le garage  Dufourc
medium_inaccessibles_galeries.jpg
angle rue du Casino /cours Lamarque

*

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Si j'avais dû la comparer à des sons,

je l'aurais qualifié de « stridente » 

aussi insupportable aux oreilles qu'elle l'était

à mon regard

Trop brillante, trop ardente,.

La voiture de l'ami Gilles avait disparu sous

une gangue glacée.

hiver arc 56.jpg
   Elle resterait trois semaines au même endroit,

car pendant plus de 20 jours,

nous connûmes un froid sibérien : tuyaux d'eau gelés,

il fallait remplir de neige la baignoire pour récupérer

de l'eau ,

la faire bouillir...Pénurie de charbon.

J'ai usé un petit balai de paille pour  le simple plaisir

de déblayer la neige des marches

qui descendaient au jardin.

Nous, les enfants,si heureux de ce cadeau du ciel,

nous dévalions l'avenue Gambetta

avec des  cartons en guise de luges;

et  pour les grands, l'école reprit, bon an mal an.

Je conserve un souvenir extraordinaire ?

celui de mon père chaussant ses skis de bois ,pour,

 avec un ami du quartier,

effectuer la descente vers le centre ville

le premier matin de paralysie,

histoire de remonter pain et lait à des Arcachonnais

bloqués dans leurs  maisons

totalement inadaptées à ce climat.

Le bassin charriait de la glace,

les arbres s'effondraient sous le poids ,

vous pouvez ne pas me croire,mais de mes souvenirs,

il demeure des traces photographiques.

*

medium_le_bassin_pris_ds_les_glaces.jpg
le bassin charrie de la glace  entre les pinasses
 
medium_devant_st_Yves_bd_de_la_plage.jpg
boulevard de la Plage
vers  Saint Yves
 
medium_balcon_pharmacie_1°_étage.jpg
 depuis  le balcon de la pharmacie Ardouin
rue du Casino
au fond, le Casino  Mauresque  qui  brûla en 1977
 
 Casino mauresque arcachon.jpg
 

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 avenue Gambetta pharmacie    Fleury 

vue du balcon de l'étude   de mon grand père

medium_2_cv_règlementaire.jpg
devant la mairie
 
medium_hôtel_richelieu_et_café_repetto_place_thiers.jpg
place Thiers

*

Photos incroyables, (Léo Neveu ) collection personnelle

et celles que Noël Courtaigne,

passionné des vieux clichés d'Arcachon

m'a autorisé à publier.(coll Ardouin )

et des photos personnelles

dues à l'objectif de mon papa.

 

Authentique souvenir d'enfance,de ceux qui vous laissent

un goût de conte  et d'irréel.

*

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tonton robert déneige devant la pharmacie.jpg
 
Tonton Robert déneige place Thiers
 
 
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 boulevard de la Plage

 

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Gaby devant le Club

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l'Hôtel de France, boulevard   de la Plage,

aujourd'hui disparu

clin  d'œil à Monsieur Bernadac, à Jeanine.

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Le Café Thiers, ancien Repetto

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Retour vers 1983 , 21 juin Fête de la Musique à Paris

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  En ce soir de l'été 1983, Paris porte une tenue grisée mais 
douce

 agrémentée d'un vent qui promet déjà de forcir.

 C'est donc le 21 juin, jour de l'été,

choisi depuis l'année précédente pour célébrer la Musique

partout en France   . 1983, année  de lumière et de bonheur.

     Partis  de la place    de l'Europe, nous descendons vers le

centre de la ville pour une grande balade nocturne à la rencontre

de la fête.


       De Saint Lazare à l'Opéra, rien.

 

 Les rues sont désespérément calmes , pas une note, pas un son

qui sortirait des appartements, pas d'instruments , point de gens.


Où sont donc les Parisiens?

 

Où est donc la fête annoncée?

 

Plus nous nous rapprochons de la place de l'Opéra, plus nous

sentons que quelque chose se passe, que quelque chose se serait

concentré au cœur même de Paris, au Temple de la Musique et

de  la Danse.

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Lieu magique et somptueux , ce soir  désacralisé.

 

 

    En haut des marches du Palais Garnier, une gigantesque sono

crache ses décibels dans la nuit maintenant tombée.

 Musique brésilienne: la foule écoute , mais ne participe pas.

 

 

 Levant les yeux, nous découvrons les machinistes de l'Opéra en

bleu de travail jambes ballantes dans le vide, assis en rang

d'oignon au bord du toit, entre les statues.


 Soudain un homme sort de la foule, se met à danser sans

retenue, symbole de la fête libérée et retrouvée.

 Il danse à contre temps, ne se soucie de rien, ne voit rien, fou

de bonheur, de rythme, ivre de décibels .


 A son tour, une grande fille rousse dégingandée quitte les rangs

sages, et le rejoint.

 

 

Étonnant contraste entre le cercle immobile et ces corps pulsés,

bousculés par la batterie.

 

 

 En eux la musique, et la fête éclate pour de bon, spontannée,

libérée, loin encore des institutions qui la muselleront  à l'avenir:

 

elle  se propage dans les corps et les cœurs.



  Nous quittons la place de l'Opéra livrée maintenant à la danse,

les oreilles vibrantes, nous rejoignions le Palais Royal.

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 Parfois, à l'angle de deux rues, un jeune, un couple, harmonica,

tambour, guitare, ocarina, chacun à sa manière célèbre sa fête.

Paris s'émaille de sons échappés dans la nuit.


 Palais royal : lumières et colonnade, éclair pour l'œil, explosion

pour l'oreille.


 L'Orchestre de la Garde républicaine , éclatant de cuivres polis,

sanglé dans les uniformes de parade, fait claquer l'ouverture de

« Carmen » ; les enfants hurlent de joie , 

 

 

pas question d'écoute religieuse, mais une participation

bondissante et libérée, corps et âmes, à tout ce qu'offre cette

nuit.



 

Paris  fête  de la musique, Opéra,  Palais Royal, Carmen, jardin des  tuileries,  Brahms, quintette avec clarinette, passion, musique  , musique  de chambre, fête, institution Saint Roch,

les portes ouvertes , déverse des flots

d'orgue triomphal. 

 

 

 

 

 

Le vent s'est levé pour de bon, chargé des poussières

de la ville , des sons démultipliés se heurtent, s'entrechoquent ,

tournoient se marient  et se dispersent.





 Une clarinette solitaire perce la nuit ; nous en suivons le ruban

mélodique et pénétrons dans les Jardins des Tuileries.

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 Du sable soulevé par les bourrasques tièdes s'engouffre dans

les allées labyrinthiques.


 La musique nous guide.


      Assis sur un banc de pierre, un homme joue, seul.

 

 

A ses pieds , un radio - cassette diffuse la partie quatuor du

quintette avec clarinette de Brahms;

il joue, pour lui,   pour Brahms, pour la Musique,

       il joue sans nous voir, les yeux clos,

               tout entier immergé dans l'œuvre somptueuse,

              sa clarinette emplit l'espace des jardins.


 


    Ce 21 juin 1983 , sa contribution à la Musique s'ancre à tout

    jamais dans ma mémoire.

 

 

    Une larme de joie roule sur ma joue, je suis bien.

La musique,  

     ce n'est pas que le 21 juin, elle m'accompagne chaque jour,

     chaque heure , peut être  n'en ai-je jamais écouté comme ces

     derniers mois, et ne me demandez pas, à  la manière de

         Françoise  Sagan si j'aime  Brahms  ...!


   Mais  je ne sais pas encore que ce sera le seul 21 juin à

m'apporter ce bonheur indicible.


Voir Captieux et mourir de plaisir,

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     C’est un endroit par lequel on passe, et encore, plus beaucoup

maintenant  que l'autoroute  l'Aliénor, dessert direct Pau - Langon

- Bordeaux, c'est un lieu sans  grand   charme, sans charme du

tout on devrait dire, une commune  du sud Gironde  de 1300 âmes

et quelques, au milieu des pins, qui  fut  longtemps  synonyme de

légèreté 

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            pensez !

le site  de la commune fut choisi en 1950 par les Américains pour

y installer un important dépôt de munitions tout près de la D932,

sur 100 KM2, au lieu dit Le Poteau.

De Gaulle demanda le départ du territoire français des bases

américaines en 1966  .

  En partant, les Américains laissèrent beaucoup  de matériel qui

fut revendu aux habitants et entreprises de la région.

 Les installations militaires furent reprises par l'Armée française.

Qui dit armée, dit militaires, donc dit filles à soldats :

au Poteau, on se souvient encore des maisons closes, closes,

mais largement ouvertes aux  beaux Américains.

 

 Le  camp a fermé, les claques aussi, mais beaucoup plus tard.

 

   Un documentaire La Fabrique de l'Histoire d'Emmanuel Laurentin

de France -Culture évoqua son histoire dans le cadre d'une  série

 Les  Ameriains  et  nous    [2/4], et insista sur les quelques

maisons  closes du Poteau, fermées seulement en mars 1987 sur

ordre (et ce quarante ans après   l’interdiction des maisons closes

par la loi Marthe Richard)

 Reste ce bourg au sud  de la Gironde,  une route qui le traverse,  

une  église, un monument  aux morts,

une étape  sur le Chemin de Saint Jacques,

l’écureuil emblématique  qui tient sa pomme de pin à l'entrée du bourg, 

      un ou deux cafés,

                 une fontaine qui soignerait les rhumatismes,

                              la France profonde,  quoi...

 

 

BON,

 

et alors ?

 

 

pourquoi diable, écrivassière farfelue,

                               nous évoquer un  tel  endroit?

        

    Ne nous dis pas  que tu en as fait  ton  nouveau lieu de

 

       résidence  ou   de villégiature pour  ton été   2018?

 

                                     CAPTIEUX !

 

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     l'incontournable, la magnifique, la sublime, la délectable   ! ! !

 

Non mais, tu divagues !

    tu as tout fumé aujourd'hui pour nous   écrire de tels délires !

 

           Voir  Captieux et mourir tant que tu y es !

 

             Eh !  Vous ne croyez pas si bien dire,

 

                                 Mourir de plaisir ! ...

 Car Captieux, sous ses allures  de rien du tout,  est un sommet,

un passage obligé:

 et maintenant, plutôt que d'aller direct de Bordeaux à Pau, en

rentrant, nous prenons souvent  la Départementale,  débarrassée

de  ses camions, elle est très roulante,

on rajoute 10 ou 15 minutes  au temps de  trajet autoroute,

on économise  plus de 25 euro

( Aliénor est la plus chère  de France ) et on s'arrête à Captieux,

 

  pour,

  pour,

  pour,

  pour,

 

 

  mais pour quoi donc ?  

   Tu dis, oui ou non ?   

 

pour...

 

      Mais

 

                            pour  ça !

*

 

 

*

 

*

 

 

 * 

 

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Car figurez-vous  que dans  ce  petit bourg paumé au milieu de la

forêt de pins, il existe le plus extraordinaire boulanger- pâtissier, -

confectionneur de puits d'amour .

         
             Vous ne me croyez pas? 

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A votre guise,

il n'empêche qu'on vient   de partout, de très loin même, que

Jacques Seguin, qui vient   de prendre sa retraite et a vendu son

affaire , a transformé Captieux en étape gourmande  hors pair.

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Captieux (33) : Les puits d’amour se savourent toujours

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 1000 par jour, de  ces petits joyaux dont on  se fait qu'une

bouchée.

 

  Je n'ai jamais dégusté de nuages, mais cela doit y ressembler,

une coque légère  de pâte à choux, et une crème

mousseuse,aérienne , vanillée, divine, caramélisée juste

ce qu'il convient.

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  On avale le premier , vite suivi d'un second pour confirmation du

délice, puis d'un troisième, pour s'assurer qu'on ne rêve pas, et

d'un quatrième par pure gourmandise. 

 

   J'en connais qui la pousse beaucoup plus loin...♡♡♡

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 J'en connais  qui s'arrêtait  sur le chemin  de Bordeaux  à l'aller et

au retour, mais maintenant, des boutiques  à  Bordeaux Caudėran

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et au Capus,  le marché des Capucins,  Incontournable  pour les

meilleurs produits .

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    Pensez: 25 euro d'économie d'autoroute à chaque voyage,

60 centimes le puits d'amour, le calcul est vite fait ! ! !  

  Et pour peu que vous véhiculiez quelques  covoiturés, ils

découvrent, les yeux agrandis, les babines  en folie, le palais

émoustillé les merveilles de Captieux.

 

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Quand je vous disais...

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Horaires d'ouverture:

 

Du Mardi au Samedi de 6h30 à 12h30 et de 15h30 à 19h

 

Le Dimanche de 6h30 à 12h30

Votre contact pour vos commandes et informations:

 

Téléphone: 05 56 65 60 40

 

site Facebook,

Le Puits d'amour de Captieux - Captieux, Aquitaine, France .

 

article Figaro Magazine,

]

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Sud Ouest

Captieux (33) : Les puits d'amour se savourent toujours ...

Captieux, puits d'amour, pâtisserie, exceptionnel,  délice, détour, autoroute, régal,

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