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GAFFIOT et COUCOUGNETTES (1 ° partie )

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 pour ceux qui auraient loupé ce croustillant épisode des aventures de Toulouse 310000000000

 En réponse à Betty,RSS feed   betty

 

La Poule au Pau venait d'apprendre que l'agent de la cité de la saucisse  allait lui rendre quelque visite, son abécédaire fruitier, lui ayant, apparement,  titillé le cervelet.

Z arrivait à grands pas, elle se souciait énormément de la chute , sans le Z , pas de possibilité , lui avait bien précisé Ripolin  de ré intégrer le Corps des RG , Reconnaissances Gallines. C'était son challenge.

Pas possible, elle devait à tout prix terminer ,et conclure avant le 10 juin, date fatidique.

 Et voilà que La Saucisse  0031 , le célèbre et incontournable aigle à deux têtes, se pointait , bien prêt sans nul doute à faire capoter sa réintégration.


IL faut dire qu'elle avait   de quoi se faire du mouron, la vieille Poule.

Ses derniers échecs, cuisants, lors des festivités du Chapon de  Bresse, puis du Coq au Vin de Saint Denis, l'avait  mise en déroute,  incapable qu'elle fut alors de différencier un poussin d'une poussine, quoique leur ayant consciensieusement  soufflé dans les plumes.Poussin nouveau né .

Aujourd' hui, elle craignait plus que jamais pour ses abattis.

Les ailerons au plus bas, elle décida de  tout mettre en oeuvre pour semer cet intrus ;il  ne devait en  aucun cas mettre la main sur elle, elle savait déjà qu'elle y laisserait toutes les plumes, et finirait au pot.

 du jus de grenouille à la place  de  sa verveine lui remettrait sans doute les idées en place , à ce farfelu notoire.. . . .


abécédaire fruitier : le N

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   Abécédaire fruitier  ::  Noix, nectarine,???

 non, non, 

des nèfles !

 

Un jour, adolescente,  je suis revenue à la maison avec un pépin de nèfle. J'ai décidé de le planter.

 

J'entends encore les quolibets qui m'ont accompagnée : " Tu nous préviendras quand on pourra accrocher une balançoire sous ton arbre!"

                   Riez, riez, pensai-je, rira bien qui rira le dernier.


Au bout d'un temps qui me parut éternel, n'y croyant plus, je vis sortir  de terre à l'endroit de ma plantation, une humble  apparition verte.

J'ai entouré  de soins  et d'attention la promesse de l'arbre.

 

J'avais été, il faut le dire , ravie du goût de cette nèfle blète, et je rêvais déjà  de quelque cueillette en mon jardin.Et j'aimais et aime toujours les arbres;


  "Alors , ça pousse?"
Les rires et moqueries me poursuivaient.

 

 Je n'en perdais pas espoir pour autant. La jeune tige  fit rameaux, feuilles sur feuilles, le tronc se lignifia, les mois passèrent, les années passèrent. L'arbre grandit !

 

Je n'y croyais pas, mon ARBRE, mon NEFLIER !

 

 

Les merles y nichèrent,  la pluie vint tambouriner sur les feuilles larges et luisantes, l'ombre s'élargit, s'élargit, les fleurs puis les fruits, deux floraisons par an, deux récoltes de nèfles, qu'il faut consommer blètes, un régal ! cueillies directement sur mon ARBRE; les nèfles, c'est fragile, très fragile, elles ne voyagent pas plus que les airelles.

 

Si vous voulez en connaître le plaisir renouvelé,  procurez vous un fruit par je ne sais quel miracle, plantez en un noyau chez vous.

Et si un jour on vous dit tout de go :

"L'arbre est trop bruyant, oiseaux, gouttes de pluie d'orage," et si vous retrouvez votre néflier tronçonné en bois pour la cheminée, pleurez sur lui, toute la vie.

Image:Eriobotrya japonica0.jpg

pour lui, pensez au makhila , qui perpétue le bois du néflier sur les chemins des montagnes basques.

Image:Makhila.JPG

 

 

 

fleur de néflier.jpg
fruits d e printemps.jpg
4 nèfles.jpg
3 pépins d e néfle.jpg
fruits d e printemps.jpg

abécédaire fruitier : le F

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Figue,

fraise,

                                            framboise,

medium_figue_contre_la_montagne_contre_jour.jpg
Fruits rouges

Faribole que tout ceci!

Est-ce donc , ô scribouillarde , ton intention que de nous servir ainsi des fruits chaque jour en guise de repas?

 Ne pourrais-tu revenir vers de plus solides  nourritures ?

Faisan,foie gras, flanchet, fricassée , fricandeau, flamiche, flétan et forêt noire.

 N' en as-tu point assez de ces doucereuses végétales ?

Que nenni non point.

Puisque vous le prenez ainsi , je poursuivrai sans coup férir jusqu'au terme de l'alphabet, dussè-je m'échiner, m'épuiser, défaillir, faiblir, et faner!

Framboise, vous n'y couperez pas,

petite framboise délicate cachée sous le roncier, on s'y pique les doigts qui saignent d'un rouge tirant sur le framboise, on s'en lèche les doigts, on les écrase sans scrupule quand entre les doigts en paniers elles se serrent à étouffer, on les déguste sans regarder, les yeux fermés, tout aspirés par leur saveur, et leur parfum.

Lorsque leur bulles éclatent contre le palais le jus délectable s'écoule en bouche et avant même qu'il ne s'évanouisse, autre framboise en bouche l'a remplacé et recommence le plaisir, et renouvelle le plaisir, et encore , et encore, les framboises se succèdent en bouche et déposent  en la mémoire la saveur inégalée du parfum de l'enfance.

Gourmandise de l'automne

Les enfants ?

    Arrêtez!

les framboises  ne sont pas mûres! vous allez être malad..

On n'entend pas, on est trop loin, trop loin , tout près des ronciers, on se délecte, on poursuit la furieuse cueillette,

si , bien sûr, elles sont mûres ,

 vois, respire, comme elles s'écrasent en bouche!

 Vois, respire, déguste, invente-toi tes souvenirs,

 framboise, gelée, tarte,salade, confiture, enfance, enfance, enfance...

Premières framboises
salade de fruit framboise pèches et kiwis.jpg

Pétronille

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Quel âge avait –elle ?

 

Bien impossible à savoir, c’était une de ces silhouettes sans repère

 

qui traversent la vie, sans changer, sans blanchir, sans vieillir.

 

 Ou bien, qui sont arrivées sur terre déjà comme ça.

 

 

On la surnommait Miss Monde  mais surtout Pétronille.

 

Ne me demandez pas  pourquoi,  un de ces mystères

 

qui s’attachèrent à elle, un de plus.

 


En toutes saisons,  jambes nues et pieds nus dans de solides chaussures,

 

Pétronille marchait.

 

Et l'on voyait ses mollets,

 sur lesquels se dessinaient des années de crasse.

 


Dès le matin,  elle quittait sa tanière pour arpenter la ville.

 

 Et comme celle-ci s’étendait  sur des kilomètres d’est en ouest,

 

on voyait Pétronille au gré des heures, au port,

 

puis au Moulleau, en Ville d’Hiver,  boulevard de la Plage…

 

Elle était la cible privilégiée des jeunes 

 qui la croisaient en arrivant,

en sortant au lycée. Son ombre furtive ne laissait indifférent :

 

 

Maigre et sèche, raide ,

 

 et pourtant , un peu penchée vers l’avant,

son visage cireux était encrassé,

 

 ses cheveux huileux et d’un blond filasse

que je ne vis jamais blanchir,

 

 s’enroulaient en deux macarons tressés

 

et une raie irrégulière partageait son crâne d’avant en arrière.

 


Elle portait jupes amples et longues, parfois plissées,

à carreaux souvent,

 

dans le style écossais.

 

 Sa poitrine creuse et ses hanches inexistantes

 

 anéantissaient toute image de féminité. Pétronille marchait.

 

 Ses jambes rougies par le vent froid d’hiver la portaient partout,

 

et à personne elle ne parlait dans les rues.

 


Personne ne lui parlait non plus, ou si peu.

 

 

Elle avait un compagnon, d'une telle fidélité que lorsqu’il mourut,

 

 il revint aussitôt sous le même poil que le précédent.

 

 Caniche éternellement renouvelé au fil des années,

il y en eut des blancs, des noirs…

*

*

**

medium_caniche.jpg

*

 

 

Les années passant, elle se pencha davantage vers la laisse qui la traînait.


Mais elle avançait toujours.

 


Des rumeurs étranges circulaient à son compte :

 

 elle couchait nue, dans une couverture empucée avec son chien,

 

 elle volait, elle jetait des sorts…

 

 

Elle vivait à côté de chez nous, une belle et vaste demeure,

 

entourée d’un jardin qui surplombait le nôtre.

 


Je découvris  l’histoire de Gabrielle.

*

*

 


Fille d’un riche aristocrate, elle avait hérité 

et de la maison familiale

 

 et de l' éducation raffinée  des jeunes filles de bonne famille ,

 

 toute sa vie servie par des domestiques.

 

Très lettrée, parlant couramment l’anglais,

 elle correspondait avec nombre de relations   britanniques. 

 Elle aimait les arts et connaissait la musique.

 

Son plaisir du jour,  c’était le tea time à la Pâtisserie Foulon,

 

le haut lieu chic d’Arcachon.

*

*

medium_patisserie_foulon.jpg

*

*

 

 Elle s’y rendait vers 17 heures, 

y conviait parfois des relations anciennes,

 

des vieilles filles comme elles, ou des couples anglais

installés au bord du bassin.

 

 Ma mère devait aussi une fois l’an sacrifier

 

au rite de l’invitation de Gabrielle chez Foulon…

 

L’âge venant, elle décida de mettre en viager sa belle demeure.

 

 Une famille parisienne acquit donc la maison, et Gabrielle s’installa

 

dans l’appartement du second étage, terrasse, et lumière,

 

pour jouir des années qui lui restaient.

 Et elle marchait.

 Et passèrent les années.

 


Le viager fonctionnait à merveille. 

 La propriétaire nouvelle vieillissait,

 

 réglait le séjour de Gabrielle en été dans les Alpes, 

 comme convenu à la signature.

A son retour,

elle trouvait rituellementl'appartement repeint de frais.

 

 

 

Et passèrent les années.

 

 

Le mari de la dame mourut, puis, elle –même.

 

 

Et Pétronille marchait toujours, un peu plus penchée vers l’avant,

 le caniche la tirant davantage,un peu plus sale, 

 et elle même, et le chien,

 mais toujours de sa voix distinguée et flûtée ,

elle venait nous présenter ses vœux,

 et nous les enfants,

avions le devoir de lui rendre  son baiser annuel …

 

 

Les héritiers  de l’acheteuse première se lassèrent,

 

et renoncèrent à jamais à obtenir  la maison qu’ils vendirent,

 

 

avec le contrat liant les nouveaux acquéreurs à Gabrielle 

qui se retira en maison de retraite.

 Elle mourut discrètement à plus de 104 ans,

 et s’envola rejoindre ses caniches bouclés 

vers le paradis des ignorés.

*


 

 

 

 

La neige : Au rayon des souvenirs d'enfance, un vrai conte d'hiver.

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Pas de neige ici, température molle et très grande humidité;

là haut , ce  fut  autre chose:

TOP HAUTEURS DE NEIGE (PYRÉNÉES)

StationEn hautEn bas
Mijanes Donezan
280 cm135 cm
Luz Ardiden
250 cm180 cm
Cauterets
240 cm200 cm
Formiguères
210 cm120 cm
Piau Engaly
200 cm165 cm
Guzet
190 cm150 cm
Saint Lary
180 cm150 cm
Goulier
180 cm100 cm
Ax 3 Domaines
170 cm120 cm
 

Piau Engaly (photos presse )A Piau-Engaly, il est tombé encore 35cm de neige cette nuit pour un total de 2m35 depuis lundi.

La Pierre Saint Martin croule sous la neigePaysage de rêve à La Pierre Saint-Martin.Paysage de rêve à La Pierre Saint-Martin.

à Gourette, idem

photos La République  des PyrénéesCombien de centimètres de neige à votre avis?Vue de Gourette.

 

Dans la nature.

les vallées d' altitude restent bien bloquées et isolées,

relations  avec l'Espagne interdites,

pas  de paravalanches en Vallée d'Aspe

et pour moi ,

l'occasion de revenir sur ces jours exceptionnels 

de février 56 à Arcachon. 

 

*

rediffusion pour Chantal... et dautres

*

 

 

 

Pas d'école en ce jeudi, ciel bas et terne,

lumière tirant sur le jaune.


Je ne connaissais pas,

habituée que j'étais à la clarté lumineuse

du bassin d'Arcachon,aux grisés bleus de l'hiver calmeet doux

sur les grèves atlantiques.


Ce jeudi là, tout était différent
les premiers flocons voltigèrent

vers midi,

légers,

légers,

inhabituelssur mon coin d'océan.

Légers,

légers,

légers,

puis plus denses,

serrés,

prenant du poids et des rondeurs,de plus en plus palpables.

Le nez collé à la verrière du studio,

comme on appelait ce petit salon donnant à l'est,tout vitré,

je regardais ma première vraie neige,

espérant secrètementqu'elle ne s'arrêterait jamais.

Jamais,

je priais au fond de moi,car la prière c'est l'avenir au présent,

je n'osais le dire car mon papa montrait des signes d'énervement,

semblait contrariépar cette atmosphère nouvelle.


Toujours pessimiste,
il imaginait déjà quelque catastrophe.


La neige continuait,

continua,

et l'après midi,

et la soirée, .

Vers 17 heures,

un ami médecin dérapa dans la côte de notre rue, et sa voiture s'immobilisa

le nez dans un réverbère,juste devant chez nous.

« Bah, je la récupèrerai demain.

Surveille - la »lança-t-il goguenard à papa  .

 

Le dîner fut électrique.

Maman "très enceinte" comme je disais,

ne pouvait calmer mon excitation,

j'allais et venais de fenêtres en verrière .

La nuit , bleu marine,

était scintillante de ces mouches blanchesqui commençaient à imprimer

leur graphisme sur ma rétine.Je ne voyais plus qu'elles.

Le coucher fut tardif.


Il neigeait .

Au matin, il me fut annoncé qu'il n'y aurait pas école.


Derrière les vitres, 
le spectacle le plus incroyable m'attendait.

 

avenue gambetta depuis la terrasse de la maison 02 1956.jpg

l'avenue Gambetta, notre rue

depuis la terrasse de notre maison

Photo Jean Cottard

*


Le jardin n'existait plus,
nivelé, englouti,

la chaudière à charbon ne tirait pas,

comme étouffée par l'atmosphère sans vent,enserrante.

Il faisait froid dans la maison,

mais mon cœur battait d'une brûlante chamade.

Il neigea tout le vendredi.


Au matin du samedi,

la ville n'était plus qu'un gigantesque champ uniforme,

d'une blancheur qui m'était inconnue.

*

medium_cours_lamarque_avec_la_boucherie.jpg
medium_av_gambetta_ski.jpg Avenue Gambetta,medium_inaccessibles_galeries.jpg
rue du Casino /cours Lamarque

*

 

Si j'avais dû la comparer à des sons,je l'aurais qualifié de « stridente » 

aussi insupportable aux oreilles qu'elle l'était à mon regard

Trop brillante, trop ardente,.

La voiture de l'ami Gilles avait disparusous une gangue glacée.

hiver arc 56.jpg

Elle resterait trois semaines au même endroit,

car pendant plus de 20 jours,

nous connûmes un froid sibérien :tuyaux d'eau gelés,

il fallait remplir de neige la baignoirepour récupérer de l'eau ,

la faire bouillir...Pénurie de charbon.

J'ai usé un petit balai de paillepour  le simple plaisir de déblayer

la neige des marches qui descendaient au jardin.

Nous, les enfants,si heureux de ce cadeau du ciel,

nous dévalions l'avenue Gambetta

avec des  cartons en guise de luges;

et  pour les grands,l'école reprit, bon an mal an.

Je conserve un souvenir extraordinaire,

celui de mon père chaussant ses skis de bois ,pour,

 avec un ami du quartier,

effectuer la descente vers le centre ville

le premier matin de paralysie,

histoire de remonter pain et lait à des Arcachonnais

bloqués dans leurs  maisons

totalement inadaptées à ce climat.

Le bassin charriait de la glace,

les arbres s'effondraient sous le poids ,

vous pouvez ne pas me croire,mais de mes souvenirs,

il demeure des traces photographiques.

*

medium_le_bassin_pris_ds_les_glaces.jpg
le bassin charrie de la glace  entre les pinasses
medium_devant_st_Yves_bd_de_la_plage.jpg
boulevard de la Plage
medium_balcon_pharmacie_1°_étage.jpg
 depuis  le balcon de la pharmacie
rue du Casino
 
 
medium_2_cv_règlementaire.jpg
devant la mairie
medium_hôtel_richelieu_et_café_repetto_place_thiers.jpg
place Thiers

*

Photos incroyables, collection personnelle

et celles que Noël Courtaigne,

passionné des vieux clichés d'Arcachon

m'a autorisé à publier.(coll Ardouin )

et des photos personnelles

dues à l'objectif de mon papa.

 

Authentique souvenir d'enfance,de ceux qui vous laissent

un goût de conteet d'irréel.

*

medium_tranchée_devant_le_café_Le_Victoria.jpg
medium_place_thiers_le_bassin.jpg
tonton robert déneige devant la pharmacie.jpg
Robert déneige , place Thiers,

devant le  bassin
au loin, la jetée Thiers
medium_les_mouettes_sur_la_ville.jpg

 boulevard de la Plage

"La profondeur du temps," en écho à la note du 20 mai

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Voir l'explication.  En cliquant sur l'image va télécharger la version la plus haute résolution disponible. 
 

 

 
 
 

Aux étoiles je parle, je pleure ou je souris,

 

Cela dépend des minutes et des nuits,

 

 Aux étoiles je parle, et elles me répondent.


Je sais bien que rouges, elles sont mortes

 

Et que leur éclat venu du fond  des temps,

 

 Milliards d'années-lumière,

 

Me parvient encore par secret.

 

Bleues, jaunes,vertes,

 

Elles brillent en un ciel plein des âmes que j’aime.

 

 Celle-ci, celle-là, sur chacune, un visage,

 

Sur chacune une image,

 

 

Un souvenir grinçant, heureux, tragique, ou drôle.

 

Les étoiles me parlent du fond du monde.

 

Quel miracle que , mortes,elles brillent encore, pour nous, pour tous .

 

 Les ciels noirs loin des villes,

 

 Haute mer et sommets

 

Offrent ces spectacles inouïs de l’infinie brillance

 

 De l'épaisseur du ciel,

 

Des profondeurs du temps .

 

Les yeux ne peuvent en supporter l’intensité, la quantité,

 

 Les étoiles nous parlent, présentes chaque nuit,

 

 Fidèlement  dans le ciel déchiré,

 

 Elles sont là, gardiennes obstinées de nos souffles,

 

Et souffles de nos vies.

*

*

 

Levez les yeux vers elles,

 

Regardez les, elles vous regardent.

 

Du fond de l’univers et dans la nuit du temps,

 

Qui sans repos s'étend, et s'en va grandissant,

 

Fidèles gardiennes de nos souffles écourtés,

 

Souffle court devant l’immensité.

See Explanation.  Clicking on the picture will download the highest resolution version available. 

*

" LE " Cos d'Estournel

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Je ne bois pas de vin.

   Je m'explique : il ne fut jamais dans les habitudes familiales

d'avoir une bouteille de vin sur la table quotidienne.

  Et pourtant, je suis née tout, tout près des vignobles mythiques

du Bordelais. C'est d'ailleurs ce qui fit que, parents et grands

parents étaient de vrais connaisseurs.

  Aussi, dans les grandes occasions, il trônait sur la table des

grands crus dont, petite,  je me familiarisais  aux noms

enchanteurs mais que je goutais pas .

  Les Cheval Rouge,   La Violette, les Angélus, La Conseillante,

Lynch Bages, Léoville Las Cases, autant d'évocations poétiques qui

se dissimulaient sous leur robe rubis, presque noire,  au travers

des verres épais des bouteilles, ou décantés, faisaient miroiter

leurs flammes pourpre de Margaux, Médoc,  Pomerol,  Pauillac,

Saint Emilion dans les carafes.

  J'ai, plus tard, découvert la merveille de quelques nectars. Mais

jamais de Petrus, jamais de Margaux, ni même le Médoc envié de

Cos d'Estournel.

   Puis le temps a passé, la cave ancestrale s'est épuisée .


  Quelques occasions amicales , occasion de célébrer Bacchus


autour d'une très belle bouteille.

 

  Il y a quelques années, lors du passage chez des amis bordelais,

nous avons beaucoup évoqué les merveilleux vignobles de notre

région, bu peu et surtout du blanc sec pour accompagner nos repas

de poissons. Proximité  de l'Océan oblige !

 Paul le remarqua en ajoutant « La prochaine fois, ce sera   viande

, et que veux - tu boire comme Bordeaux  ? »

 

 N'ayant encore jamais eu l'occasion de déguster ce prestigieux

Cos d'Estournel, je lançais son nom, et Paul de conclure :- pas de

problème!

 Comme si sa cave ne recelait que cela...


- Et quelle année?

 

 Je cherchais rapidement un millésime« à la hauteur » et lui

suggérais : 82

- Pas de problème.


 A peine avions nous Axelle et moi eu le temps de nous retourner

que Paul nous interpela, nous fit regarder vers lui : il portait dans

ses deux mains en coquille La Bouteille que je venais de nommer ! 

Château Cos d'Estournel 2005 rouge, Saint Estèphe, Second Cru Classé en 1855

 «  Mais qu'est - ce que c'est ? D'où sors tu cette bouteille? »

 Axelle n'en revenait pas et que dire de ma surprise personnelle!

 S'en est suivi un dialogue surréaliste car Paul , propriétaire d'une

seule bonne bouteille dans sa cave, (dont il nous expliqua par la

suite la provenance ) était convaincu qu'Axelle son épouse me

l'avait dit.

 Il n'en était rien : elle l'ignorait , Cos d'Estournel 1982 était

venu à mon esprit par gourmandise, par curiosité d'amateur qui

rêvait depuis toujours de déguster ce nectar.


  Paul eut beaucoup de mal à nous croire...Et je le comprends.



Quelques mois plus tard, à l'occasion de mon anniversaire

( je changeais de dizaine ...) je reçus par la Poste en recommandé

un intrigant paquet , dont la forme me fit tout de suite penser à

une bouteille : Paul et Axelle m'envoyaient, non pas le Cos 82 ,

mais un Cos 2005 ! Chateau Cos D'Estournel 2005Château Cos d'Estournel 2005 - Photo du vin (photo 1 / 3)

                                                                                                  Mon émotion n'eut d'égal que ma stupéfaction devant un tel

cadeau, un vin que je garde depuis précieusement dans ma cave

enterrée, et dont l'occasion de le boire se dessine pour 2014.

    Mais   ce  sera peut être  trop tôt, apogée entre  2015 et

2040.

  Un vin que j'aurais attendu peut être toute ma vie si le hasard,

et  l'amitié n'avaient réalisé le miracle. 


pour info: Cos d'Estournel 2005 et historique de Cos 

Données techniques

Cépages : 60% Cabernet Sauvignon, 40% Merlot
Terroirs : graves exeptionnellement profondes
Viticulture : culture et entretien manuel de la vigne
Vendanges : manuelles en cagettes
Vinification : tri du raisin, remontage par gravité
Élevage : 18 mois en barriques de chêne, 80% neuves


  • Note Robert Parker : 98/100
  • logo wine spectatorNote Wine Spectator : 95-100/100
  • logo bettane et desseauveNote Bettane et Desseauve : 17.5/20 (2009)
  • logo decanterNote Decanter :  


  • Légendaire histoire que celle de Cos d'Estournel
CHÂTEAU COS D'ESTOURNEL

  •    Tirant son nom du Caux, Stendhal l'appelait simplement  "Cos", un mot

  • mystérieux qui sous d'autres cieux s'orthographie "Caux " ou "Causse" et

  • désigne  un  plateau au sol pauvre mais riche en graves, des graves donc

  • comme celles constituant le sol de son illustre  voisin: le château-Lafite-

  • Rothschild à Pauillac. Unique en son genre, Cos d'Estournel possède une très
  •  
  • forte personnalité, aristocratique et exotique, exaltée par des  vins très 

  • contemporains qui peuvent contenir jusqu'à 40% de merlot ( ce qui est peu

  • commun en Médoc) et bénéficie d'un élevage "haute couture " en fûts de

  • chêne neuf. AP Millesimes


  • Le résultat est à la hauteur de  ces audaces:

  •   extrêmement généreux, mûr, long, très épicé, Cos d'Estournel  est

  • aujourd'hui considéré comme le premier des Saint-Estèphe et l'un des

  • premiers  parmi les crus classés du Médoc.


  •    Louis-Gaspard d'Estournel héritier de  12 ha de vignes sur le haut du

  •  tertre, décida d'acheter toute la colline après avoir été bouleversé par 

  •  les premiers vins  qu'il en avait tirés. 


  •   De ses innombrables voyages en Inde, il ramena l'inspiration

  •  architecturale de   ce  palais qui inspira Stendhal et Jules Verne.

  •    
  •   Devenu propriété de  la famille Prats, Cos fait depuis toujours partie de

  •  l'élite de Saint-Estèphe et du Bordelais grâce à ses vins rouges souples et

  •  puissants

  •  

  •    Devenu propriété de la famille Prats, Cos fait depuis toujours partie de 

  • l’élite de Saint-Estèphe et du Bordelais grâce à ses vins rouges souples,

  • puissants.


Tilleul de la mémoire

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   Il suffit d'une grande chaleur pour que la ville prenne ses quartiers d'été dans  ce bain de tilleul qui signifie chez nous l'arrivée des  grands beaux jours .

parfum, tilleul d'orsay,  fleurs, grand mère, pau, floraison

 

  Les tilleuls ont explosé dans une floraison aussi soudaine que violente, leurs parfums inondent tout Pau, la ville aux mille tilleuls.  

 Partout des effluves enivrants, jusque dans les maisons, surtout  le soir, partout des ondes de douceur sucrée.

parfum, tilleul d'orsay,  fleurs, grand mère, pau, floraison

 

 

  Ces jours bénis me plongent dans les souvenirs les plus délicieux , ceux que véhicule l'odorat, les souvenirs de ma grand mère maternelle, toujours d'une rigueur soignée et qui utilisait comme un rituel savon, talc, et parfum au tilleul.

  Une goutte de camomille en contrepoint du miel de la fleur  de tilleul, un parfum merveille.parfum, tilleul d'orsay,  fleurs, grand mère, pau, floraison

  Petite fille, j'aimais tout particulièrement les baisers dans son cou parfumé, j'aimais ses mains toujours frottées de talc raffiné, j'aimais cet arôme,  et la vie m'a conduite  en Béarn, où chaque fin de printemps ou début d'été, je retrouve les délices des souvenirs lointains.

 

 Oui, c'est bien par les parfums, les fragrances, les bouquets, les senteurs, que notre enfance ressurgit avec le plus d'acuité, de vivacité, de vérité.


  Tilleul, fraîcheur d'été acidulée,

parfum de  nature, printanier et innocent,

tout à la fois léger  et miellé, poudré et paillé ,

voile végétal impalpable , aquatique et lacté,

souvenir merveilleux d'un passé odorant.

parfum, tilleul d'orsay,  fleurs, grand mère, pau, floraison

 

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 Tilleuls si beaux dans le ciel palois,  majestueux et précieux encensoirs, balançant leurs  ombrelles pour déverser le suave parfum tel un encens sacré en ma mémoire fidèle.

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La passion de Charles

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Charles avait depuis toujours la passion des jardins,

il s’était juré qu’il ne finirait pas sa vie

sans posséderun carré d’herbes avec un arbre !

Les années passaient, il vieillissait,

coincé solitaire dans son petit appartement de banlieue

dont il avait transformé  les appuie fenêtresen jardins suspendus :

des pots par dizaines, amoncelés sur les jardinières,

risquaient à tout instant la chute,

mais débordaient de fleurs et de verts multiples,

du doux  tendre bleuté au vert vif ou sombre,

selon les mois  de l’année.

Charles s’évertuait à créer au fil des saisons

des thématiques colorées

qui épataient les passantset que jalousaient les voisins de la tour.

Il attendait que la nuit soit bien avancée

pour arroser la multitude de plantes,

car à plusieurs reprises,il s’était fait tancer par le concierge

« On n’a pas idée de  faire pleuvoir sur les gens !»

*

*

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*

Il inventait d’ingénieux systèmesavec des bouteilles en plastique

plantées par le goulot en terre

et qui diffusaient goutte à goutte

le précieux liquide pendant les journées caniculaires d’été,

il disposait des larves de coccinelles sur les jeunes pousses,

les sachant friandes de pucerons,il se ruinait chaque samedi

en  trouvailles fleuriesacquisessur le marché de Montreuil.

Charles ne vivait que pour ses plantations,

sans famille, sans besoin, maintenant sans travail

et attendant quelque chose

qui lui offrirait son carré de vert et son arbre !

Les années passaient, les années passèrent,

Charles vieillissait.Charles vieillit.

 

Quand arrivaient les averses d’automneet le vent,

que les fleurs se faisaient plus rares et moins exigeantes,

il se consacrait à la lecture des Rusticades mois de soleil

pendant lesquels il n’avait pas eu le temps de les ouvrir.

Souvent, il passait à la mairie toute proche,

pour voir si, à tout hasard, un de ces jardins ouvriers

dont il guettait la libération par son locataire,

ne pourrait lui être attribué. Jamais rien de ce côté.

Le samedi, il n’allait plus au marché  de Montreuil

qui lui paraissait maintenant trop éloigné.

Il se contentait de semis qu’il organisaitdès le mois de novembre

dans un recoin de sa cuisine,et dès les premiers beaux jours,

il les installait affectueusement dans les pots

au premier soleil doux du mois d’avril.balcons fleuris_0003.jpg

Les plants lui rendaient ses attentions au centuple,

éblouissant l’horizon de ses trois fenêtres :

les solanums grimpaient sur les filsqu’il tendait en toile d’araignée

aux quatre angles des fenêtres,s’entremêlaient de jasmins,

de clématites dont Charles prenait soin d’ombrer les pieds

pour ne pas en atténuer la floraison.


 
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Il écoutait sur sa radio les conseils hebdomadaires

du Jardinier des Ondes

mais il avait conscience d’en savoir beaucoup plus que lui !

Le vert filtrait la lumière qui pénétrait dans l’appartement

et Charles se prenait à croire qu’il était sous son arbre,

baignant dans la douceur pâle du vert d’un tilleul,

d’un chêne, ou d’un  érable.

Devant la multiplicité féerique des essences,

il ne pouvait se décider au choix :

 

 

"quel arbre sera mon arbre ?"

 

Il les chérissait tous,

et ne se sentait pas digne d’en choisir un

pour délaisser tous les autres.

Quand Charles mourut,

on trouva chez lui un petit carnet de croquis

dans lequel il avait, d’une main malhabile,

imaginé son carré d’herbe et son arbre.

Ce projet se répétait à l’infini :

ce n’est pas un, mais des dizaines de carnets

que trouvèrent ses deux  nièces venues vider l’appartement.

Elles connaissaient à peine ce vieil oncle original,

qui ne communiquait plus depuis bien longtemps.

Elles, elles avaient leurs vies en Corrèze,

enfants et petits enfants, bien loin d’ici,

là bas où Charles était né  autour de 1920.

Elles savaient seulement qu’il avait quitté sa province

pour quelque obscur poste de gratte-papiersaux impôts à Paris

et avait toujours vécu à Montreuil.

Nulle attache par ici, elles décidèrent

que le mieux seraitde le faire incinérer.

 

Par un grand vent de printemps,

sous un ciel clairet transparent lavé par les pluies de la veille,

les deux nièces dispersèrent les cendres de leur oncle

près du columbarium ;

il y avait là un carré d’herbe fraîche

que venaient ombrager un chêne noueux

et un tilleul centenaire au doux vert  grisé.

 

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*

*

*

 

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La Librairie Générale

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Arrêter la boîte à images,

j'ai tout vu, cela suffit.

Jeter à l'océan une bouteille

pour qui voudra la recueillir,

échanger avec amour sur cet amour

qui vient d'éclater à mes yeux ,

à mes oreilles,

cet amour évoqué avec les mots

que j'aurais rêvé poser sur le lieu de mon enfance.

Madame Chantal THOMAS

avec la pureté du langage, et la pureté du cœur,

avec l'émotion palpable de ses yeux d'enfant ,

un peu l'enfant que je fus,

parle de cet amour pour Arcachon.


J'écoute, j'en pleure,

l'école des demoiselles Michelet,

 

rue Jehenne et ses sages élèves

 

en robes à smocks , de chez Madame Leroy

 

cols de velours, culottes de flanelle grise,

 

les Galeries du cours Lamarque

 

*

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*

février 1956

collection photographies personnelles

*

et en face, la Librairie Générale

où officiait la famille Bernou,

Madame, dans son fauteuil de rotin,

au fond de la boutique sombre

toujours, éternellement,

encore ,

le nez chaussé de lunettes juste au bout de ce nez

qui furetait presque davantage entre les lignes que le regard,

encore,

éternellement,

Madame,

le chignon de guingois,

toujours plongée dans un ouvrage

scruté, soupesé, analysé,

partout partout, les livres,

empilés désordonnés,

dans une joyeuse et vivante pagaille,

Monsieur, qui furette ,

conseille, bavarde , commente,

Madame qui met son grain de sel,

 

en lectrice avertie et fervente,

oui de vrais libraires,

de vrais découvreurs avant de vendre

ce qui , en somme, n'était qu' une anecdote

dans leurs journées,

à côté du plaisir du partage, de l'avis éclairé,

une porte presque toujours ouverte

au fond de la librairie,

laissait le regard pénétrer dans la salle à manger.

Des cuivres, du bois, du sombre,

des fauteuils de lecture...

C'était le paradis chez les Bernou,

c'était , oui imparfait d'usage.

 LA  Librairie,

 à l'image de celle de Montaigne.

Février 56

Merci à monsieur Noël Courtaigne

qui m'a autorisé la publication de cette photo.

*

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*

La librairie existe toujours,

dans une atmosphère plutôt tradition,

la boutique a conservé son côté vieillot ,

bois et balcons, dans les couleurs bleu-blanc

qui conviennent à la ville.

Je suis loin d' Arcachon, mais quand j'y reviens,

je repasse à la Librairie Générale du cours Lamarque

où l'on est encore certain de trouver conseil et compétence.

Merci à vous Madame Thomas,

pour avoir fait remonter en mon cœur chaviré

ces émotions d'un autre temps.

*

Périphéries - Chantal Thomas, essayiste et romancière

 

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*

*

Au comptoir des souvenirs d'enfance : Les Maîtres du Mystère avec la musique

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Et si on rallumait la radio?

 

 

Comme aurait dit  Marcel

« Longtemps je me suis couché (e) de bonne heure »

mais il y avait dérogations

dans le déroulement du rituel hebdomadaire :

c'étaient les soirs de radio.

Je fais partie de ceuxqui n'ont pas connu la télévision,

mais qui vécurent au rythmedes ondes radiophoniques.

Chez nous,

il y avait un gros posteenfermé dans un meuble,

je tournais le bouton,

le « clic  » d'allumage est encore présentà mon oreille.


Rien ne se passait.


Il fallait attendre la chauffe des ampoules,

puis progressivement,

un œil vert apparaissait sur la façade du poste,

lumière qui devenait de plus en plus vive,et s'ornait d'une pupille noire.

La recherche de la stationétait lente,

et la qualité sonore était ma foi,tout à fait honorable.

Combien d'heures ai-je passéesavec le poste pour compagnon?

J'avais mes émissions de prédilection ,

le Jeu des Cent Mille francs

puis des Mille francs

la Tribune de l'Histoire

La Musique est à vous,

de Jean Fontaine

le Masque et la Plume

mais le mardi,

je délaissais le petit salonpour me réfugier dans la salle de bains

où j'emportais le premier transistor,un truc volumineux et gris

qui avait ce pouvoir merveilleuxde fonctionner là où je voulais.

Le mardi,c'était mon heure frisson,

l'instant où je renouaisavec les peurs enfantinesdes contes cruels,

la saint Nicolas en est une belle illustration ;

Histoires sanglantes et féroces,

sorcières et punitions,serpents et dragons. ..


J'avais passé l'âge des contes 
mais à 12 – 13 ans,

je découvrais l'angoisse

des intrigues policières radiophoniquesavec la diffusion de l'émission

de Pierre Billard et Germaine Beaumont,

« Les Maîtres du Mystère »

*

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*

Je découvris Rosy Varte,Michel Bouquet,Juliette Gréco

qui sans répéter,lisaient d'un premier jet leur rôle.

La radio,formidable véhicule d'imaginaire

entrait dans mon univers bien clos.


Tout le monde était passé
à la salle de bains

et je prenais possession des lieux.


Assise sur le rebord
de l'antique baignoire à pieds,

je plongeais avec délicemes pieds dans l'eau chaudecoulée

dans le bidet.

Il faisait froid dans cette pièce,pas de chauffage,

les toilettes d'hiverse déroulaient prestement,

mais là,

les pieds dans la brûlure de l'eau ,j'étais au comble du bonheur :

j'allais avoir peur.

Je savais que ma terreur viendrait ,

quelque soit l'histoire racontéecar ce qui m'attirait ,

c'était le générique ,

une musique « effroyable » qui courait le long de mon échine ,

le tic tac de grosse comtoise,

etune longue plainte grinçante

qui montait,

descendait,

s' arrêtait en suspens

sur une note plus aiguë,

une oscillation à taper sur les nerfs,

les ondes Martenot utilisées par André Popp

J'ADORAIS !

la voilà cette sacrée musique !

 

 

          Les bruitages parfaits accentuaient

cette atmosphère terrifiante,

la musique revenait au cours de la diffusion,

les meurtres rivalisaient avec les trahisons,

mais surtout ,

la musique m'envahissait.


Un bien être masochiste,

- tiens l'eau du bidet fraîchit,

je remettais alors une gigoulette de chaude,et jusqu'à la fin,

les fesses maltraitéespar l'étroitesse du rebord de la baignoire,

je dégustais , seule,cet instant privilégié.

Il m'est arrivé depuisà quelques reprisesde capter des bribes

de cette mélodie insupportable,par hasard,

mais que ne donnerais-je

pour revivre encorecette heure d'égoïsmehebdomadaire

radiophonique?

*

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Un oncle d'Amérique

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Pause  travaux,

je  rediffuse cette nouvelle  en espérant

qu'elle saura séduire de nouveaux  lecteurs,

bonne fin de  de semaine 



Ils étaient trois frères,

 

Henri, Adrien et Joseph, trois vrais Bretons,

 

   

en ces temps où il devenait interdit de parler sa langue à l'école.

 

 Ils ne connaissaient pourtant vraiment bien que ce Breton partagé avec les parents,les voisins austères, les camarades.

 Le Français, ils le parlaient aussi, bien sûr,mais ils étaient avec lui moins familiers,  moins en confiance.

 

Ils grandirent.  Joseph quitta la Bretagne et pour son travail émigra vers le grand sud,prit femme et racines en Provence, où Mireille naquit en 1945.

Sur les pas de Marcel Pagnol - balade en Provence

Henri resta planté dans sa terre bretonne,  cultivateur, il était né, cultivateur il demeura.

héritage,parenté,los angeles

 

 

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Adrien partit.

 

Un jour, nous ne  dirons pas un beau jour, il s'embarqua avec sa valise   marron, qui se couvrit d'étiquettes ,  nanti de ses deux langues,  sans rien d'autre


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Un bateau l'expatria vers le Canada.

 

Joseph, fidèle en amitié comme en famille s'enquit régulièrement du frère, envoya régulièrement des lettres, donnant des détails sur leur vie.

 

Adrien, une ou deux fois par an, adressait en retour une carte , pas bien fraîche, de celles qu'on trouve chez les brocanteurs,sépia ou chromo passé.


"Je vais bien .
Il fait froid.Je vous embrasse. "

 

 

 

Les années passèrent.Le courrier qu'envoyait Joseph,ne lui revenait pas, donc Adrien le recevait.

Au bout de quelques années de cartes canadiennes arriva une carte,toute aussi défraîchie de Los Angeles.

 

"Je vais bien .Il fait beau.Je vous embrasse. "

 Les années passèrent.Mireille s'était mariée, et son fils,à la fin des années 90 , acheva ses études à Sup. de Co.par un stage de six mois aux Etats - Unis.

 Il aboutit à Los Angeles,

 

 

 pour une formation commerciale trilingue,  et ,le numéro de téléphone d'Adrien en poche,  l'appela.

 

Au bout du fil, pas d'effet de surprise:

 "Tu es le fils de Mireille? Tu vas bien? Moi, je vais bien."

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Nathan n'insista pas, le grand oncle ne souhaitait  pas  nouer de relation avec ce jeune homme tombé comme un cheveu sur sa soupe dans sa ville.

 Nathan ne rappela pas, termina ses 6 mois américains,rentra en France et puis, continua sa vie.

Mireille, de son côté, enseignait toujours l'anglais au Lycée Pasteur.

 Joseph vieillissait, et envoyait toujours régulièrement des lettres à Adrien , avec des photos des événements de la vie, n'oubliait jamais a date anniversaire de  son frère ,les fêtes de  fin d'année.

 

En retour "Je vais bien. Il fait beau. Je vous embrasse."

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Les années passèrent.

 

   La femme de Joseph mourut. Un jour de novembre, Mireille reçut une lettre des Etats-Unis. C'était un courrier officiel du Coroner de Los Angeles, lui annonçant la mort de son oncle Adrien.

 

La Police avait été avertie par le gardien de l'immeuble que le vieux monsieur ne se  montrait plus depuis plusieurs jours.

 Pourtant, il semblait habitué  à sortir tous les après midis.

 La Police  ouvrit l'appartement avec le passe du gardien et trouva le corps, l'odeur avait aussi alerté le voisinage

 

Ce  à quoi Mireille ne pouvait s'attendre,c'est que son nom était mentionné dans quantité de documents bancaires ,faisant d'elle avec son cousin,  l'héritière d'Adrien.

 Il lui fallait venir sur place, car Joseph, trop âgé, ne pouvait effectuer un tel déplacement, venir pour les formalités d'inhumation, les formalités de succession,  les formalités de...

 

Mireille fut prise de vertiges.Los Angeles, autant dire, le bout du monde,

 

 

                   et il fallait y aller.

 

Nathan prit alors sa mère dans  ses bras et, ensemble, ils décidèrent du voyage, ensemble, lui, maîtrisant la Ville, elle et lui maîtrisant la langue, ils s'en sortiraient sans doute.

 

                                     Et puis, là bas, il y avait Scarlett,

 amie de longue date, prête à se dédoubler et mettre tout en oeuvre pour aider la vieille copine des années étudiantes...

 

à suivre demain , si vous le voulez bien...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'oncle d'Amérique (Suite et fin )

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(suite et fin ) 

Mireille et Nathan firent donc le voyage,

arrivèrent épuisés par le décalage horaire ;

à peine le temps d’une douche,

et ils étaient dans le bureau du Coroner.

 Celui-ci les accueillit

avec beaucoup de déférence et de cordialité mêlées ;

nombre  de démarches avaient donc été déjà assurées

par les diverses administrations locales,

 mais maintenant, il fallait affronter la découverte du lieu.

Mireille n’en menait pas large,

soucieuse, voire  perturbée par l’irruption

qu’elle allait faire dans la vie de son oncle inconnu.

 C’était une sorte de défloration,

le viol d’une intimité jalousement préservée par la distance

 et le mutisme délibéré,

c’était l’effraction du coffre-fort d’un cœur,

 c’était tout ce qu’elle haïssait au plus profond  d’elle-même.

 

Le Coroner proposa  de les déposer,

Nathan et elle, au domicile de l’oncle.

 

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*

 

 Ils  traversèrent ainsi la ville, sur des kilomètres

 ce long, si long étirement  de boulevards.

*

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*

 

Le voyage avait épuisé Mireille,

qui dodelinait contre l’appuie-tête, elle ne vit rien,

entendit vaguement Nathan

qui l’alertait sur telle ou telle curiosité déjà connue de lui.

 Elle ne vit rien.

Le véhicule stoppa enfin.C'était Down Town . 

 

La rue avait un aspect déplaisant, pas vraiment misérable,

mais très contrasté, comparé ce que Nathan

avait vu et aimé  de L.A.


Quelques immeubles 
de trois ou quatre  étages pas plus,

aux crépis défraîchis, et grisâtres,

quelques terrains vagues entre des blocs, quelques âmes

qui traînaient sur les larges trottoirs,

 des magasins essentiellement d’alimentation,

petits , sans caractère, et qui devaient assurer

la survie de la population locale.

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Au numéro 159, un de ces immeubles impersonnels, 

 fenêtres à barreaux au rez- de chaussée, puis dans les étages,

des  semblants de balcons métalliques, l’escalier de secours,

une infinie tristesse malgré le grand ciel bleu,

l’air chaud de cette fin  de matinée.

 

Le Coroner les guida vers la porte, 

et sonna pour avertir le gardien.

Un homme entre  deux âges,  en tricot de corps,

 apparut dans l’encadrement  de l’entrée ;

il s’avança et tendit vers Mireille une main courte et grasse,

ébaucha un  salut souriant,à la fois sincère et maladroit,

que Mireille interpréta comme gêné.

 Il remit au Coroner le trousseau de clés.


Le lieu sentait le renfermé,

 l’humide malgré la chaleur extérieure.

 Mireille ne put mieux trouver

que de rapprocher les odeurs de la couleur grise.

Voilà, c’était bien de cela qu’il s’agissait, du gris neutre, 

 le gris était omniprésent, depuis le départ de Roissy,

 Mireille n’avait perçu dans son esprit

que des images en gris et là, tout à coup,

ces images prenaient vie,

dans le lieu même où elle allait côtoyer  la mort.

 

Elle avait décliné la proposition du Coroner

de se rendre à la morgue pour voir l’oncle Adrien,

au froid depuis qu’on l’avait découvert,

bien incapable d’une telle démarche,

et maintenant qu’elle gravissait les degrés  de l’étage,

elle savait que ce qui l’attendait

se révèlerait mille fois plus insupportable,

elle l’avait su depuis le début.

 

Une porte marron,  sans nom, ni sur la porte,

ni à côté  de la sonnette

 

Le gardien s’éclipsa.

 Le Coroner mit la clé dans la serrure, et la porte s’ouvrit.

 

Devant Nathan et Mireille apparut alors le secret de l’oncle.

 

On rentrait directement

dans la première des deux pièces du logement,

 à vocation de cuisine, pièce à vivre, bureau…

 

L’odeur submergea le gris. C’était effroyable,

Nathan se précipita pour ouvrir la fenêtre.

La partie cuisine,

 si ce mot pouvait ici prendre  sens, se distinguait par un évier, 

 un petit réchaud à gaz avec un unique feu,

quelques caisses à oranges posées à même le sol :

au milieu de rares légumes pourris, couraient les cafards.

Ils étaient partout :

sur la table,

grouillant sur  l’assiette, le verre, le couteau,

la fourchette, la cuillère, chacun unique,

 (Mireille n’en découvrit nuls autres),

dessus, dessous, devant derrière, noirs et gras,

on les entendait se déplacer en crissant.

De violentes contractions d’estomac saisirent Mireille,

au bord de la nausée.

 

 

La table, les reliefs de repas inachevé  

(on avait trouvé l’oncle par terre,

aupied de l’unique chaise, devant l’unique table),

des enveloppes jongeant le sol,

pour certaines ouvertes, pour beaucoup d’autres fermées,

des carnets aux couvertures cornées,

des journaux éparpillés,

des papiers par centaines, une pathétique panique .

 

Mireille regarda autour d’elle, elle ne vit alors que son fils,

les bras le long du corps,  hagard, déjà accablé

par la tâche qui les attendait.

 Il faudrait brasser les papiers,

trouver les noms des amis , des connaissances, à prévenir,

vérifier les relevés de compte, débarrasser tout en trois jours,

trois jours pas plus accordés par le propriétaire des lieux.

Il était tard.

 

Ils quittèrent l’appartement,

le quartier, pour rejoindre  le quartier, l'appartement de Scarlett

qui les accueillit et leur offrit le meilleur  d’elle –même,

son amicale présence et l’assurance ce que le lendemain,

ses bras se joindraient aux leurs.

 

Le mardi,

ils s’attaquèrent tous trois à l’impensable, fouillant les étagères

pour trier ce qu’il y  avait à conserver : rien.

 

L’appartement était plein de vide.


Ils remplirent des sacs poubelles de rien, papiers découpés,

vieux articles, bouts de cartons déchirés,

boîtes de conserve vides par dizaines,

*

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frôlant les cafards

qui ne se décidaient pas à débarrasser le plancher ;

pas d’armoire, Adrien avait en tout et pour tout vestiaire

un  de ces portemanteaux perroquet de bar

 où s’accrochaient trois chandails, une sorte de pardessus beige, 

trois chemises,

deux pantalons, pendus par leur ceintures au perroquet  

et au pied de l'épouvantail ainsi nippé,

dans une caisse à oranges,

une  de plus ! des slips et caleçons,

des sous vêtements douteux, une paire de sandales.

 

 

 

Tout à coup, Nathan, qui allait le jeter,

 ouvrit un cahier à spirale graisseux :

en tombèrent des photos, des cartes postales   de  Bretagne,

de Provence...

 

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héritage,los angeles,oncle d'amérique,bretagne,coroner

 

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toute la vie  de famille d’Adrien,

Mireille en communiante, deux  images de  cette communion

 

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*

son faire part de  mariage, Nathan et sa sœur enfants,

le cousin Thierry, les cartes envoyées par son père,

toutes elles étaient là, religieusement conservées,

et à côté du petit lit,

seul meuble de la chambre minuscule,

la valise qui servait  de table de chevet.

*

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*

*

 

Toutes  ces découvertes provoquaient

à Mireille un haut le cœur,

elle fouillait l’intimité de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas,

 elle en était contrite, et elle ne découvrait pourtant rien.


Car le secret d’Adrien résidait en ce seul mot :

 

RIEN

 

il avait exercé une profession indéterminée

 qui lui procurait une petite retraite dont ils retrouvèrent trace

dans les relevés bancaires,

il possédait un véhicule puisque plusieurs lettres, jamais ouvertes

et qu’ils décachetèrent, indiquaient que la voiture d’Adrien

était en fourrière depuis 8 mois. Il n’avait pas bougé.

 Ils prirent contact avec la dite- fourrière,

 il y  avait une somme faramineuse à régler,

pour récupérer une épave rose, qu’ils abandonnèrent pour la casse.

 

Photo : voiture américaine

Mireille se rendit à la Banque où était versée la retraite ;

elle fut agréablement surprise de l’accueil

et de la simplicité des formalités, ses papiers d’identité,

 une attestation du Coroner suffirent

pour lui permettre de rentrer en possession

des 20 000 dollars du compte.

 

Epilogue :

 

Scarlett,

Mireille et Nathan vidèrent les lieux dans les temps, ils ne trouvèrent personne à prévenir,pas trace d’amis,de connaissances,

de simples relations, pas  un seul numéro de téléphone noté, pas d'adresses .

La facture détaillée du téléphone indiquait quelques appels d’Adrien

vers la banque, une ou deux fois, vers un poste de secours de

police, trois fois rien

 Mireille donna son autorisation à l'incinération et la dispersion des cendres.

Le gardien révéla à Mireille que l’oncle disait bonjour, bonsoir, que

parfois il partait en voiture. Il avait, une fois, une seule fois,

confié qu’il aimait bien  se rendre pour marcher sur les hauts de

L.A, là où l’on domine la ville.

 


Vue sur Downtown LA à partir de l'observatoire.

Mireille prit la valise qui avait fait le voyage de Bretagne à Paris,

de Paris au Canada, du Canada à Los Angeles,y mit les photos,

les quelques cartes postales, emporta aussi l’assiette, le verre,

les couverts d’aluminium d’Adrien, le tout pieusement enveloppé

dans des journaux, regarda une dernière fois le petit logement

où rien ne s’était passé,et referma la porte sur une vie.


 

*

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Droit de réponse

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Je ne peux attendre  une minute de plus   pour faire part de  mon indignité:

jamais   je n'aurais cru avoir  à écrire ces lignes. Mais , je  viens  de recevoir le pire commentaire jamais écrit par un visiteur du blog.
Jamais  je n'aurais imaginé  que l'outrecuidance   pourrait un jour  conduire un malotrue à rédiger un tel texte à mon endroit. 
Comme si je pouvais laisser passer une telle mauvaise foi.



Je vous fait juges : S'attribuer la propriété  de  ce qui n'a  jamais été qu'à moi ! et revendiquer publiquement cette propriété comme étant légitimement sienne! incroyable! jusqu'où est - il allé!

je vous en fais témoins:  venir ainsi sur mes brisées, me jeter hors du domaine héréditaire et familial, mettre en doute en quelque sorte publiquement ce qui m'a échu par naissance.



SCANDALE !

HORREUR !

Devant une telle abomination, je ne vois que le duel, pour que justice me soit faite.



 

Monsieur DUPIN, j'en appelle à votrehonnêteté et je vous envoie au plus vite mes témoins pour que , dans un duel de 100 mètres crawl plageJoigny ou au banc d'Arguin, la vérité soit faite, monsieur DUPIN. Car qui mieux que moi sait jouir de l'espace de ma propriété, à preuve, voyez -vous quiconque d'autre que moi, sur les lieux? Non mais sans blague...

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aracachon, banc d'arguin, revendication, gironde,  vacances,propriété,

C'estMON BASSIN.

Et vos revendications iniques de propriété n'y changeront rien . Le duel ,c'est juste pour confirmation. Je suis chez MOI !



Au mieux, je veux bien tolérer une location, mais la copropriété, JAMAIS! Tenez -vous le pour dit!



Je ne vous salue pas , MONSIEUR...............


Le commentaire incriminé , pour vous dire jusqu'où  il est allé:(et moi je ne mets  pas  de  guillemets à mon bassin...)  Morte de rire !

Bonjour, 

Très belles photos…. mais je relève une erreur dans les commentaires, vous écrivez :" spectacle garanti sur "mon" bassin !"

Alors que toutes ces photos démontrent que l'on parle de "mon" bassin. ; ) 

Nous sommes quelques uns à revendiquer ce bout de flotte, ou nous avons appris à nager, puis à jouer avec le vent et la marée, à pêcher… Après à courir les 18 heures, déjà on admirait Cutty Too à contre-jour dans le couchant. 

Merci pour ce témoignage photographique? Et merci de l'aimer ce bassin… "mon" bassin!

Frédéric

Écrit par : Frédéric Dupin | 27/11/2013

 

 

Recette : Sourire et Souris à la sauce Thomas

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En posant le pied gauche sur le plancher ce matin -là, j'étais bien loin de me douter que ce geste marquerait ce jour , et Ô combien...

Deux heures ne s'étaient écoulées que je me mis à souffrir comme une damnée .

Une rage de dent ! Mais alors ! Comme jamais je n'avais connue.


La journée de ce vendredi, j'alternais tous les antalgiques possibles, mais rien n'y fit et à 23 heures, je dus me résoudre à l'appel à SOS Médecins: le praticien arriva après que l'abcès n'eût éclaté dans ma bouche..
Antibiotiques immédiats par IM, cortisone , antalgiques et  dès le lendemain, rendez – vous chez le dentiste qui me prit avant midi .

 Résultat: extraction illico de la molaire  laissant un vaste trou dans la mâchoire


L'histoire aurait pu s'arrêter là mais c'était sans compter avec la sagacité tout en tendresse de  Pierre, âgé de 8 ans.


La semaine précédente, il avait lui aussi perdu une dent,dent de lait, de façon toute naturelle, l'âge poussant l'apparition des dents dites - de grand. Et bien sûr, la nuit suivant la chute de la prémolaire, la petite souris passa sous son oreiller...comme à chaque dent tombée.

la petite souris va passer.jpg


C'est ainsi qu'il s'étonna et m'interrogea:

 

« Maman, la petite souris, elle va passer pour toi aussi? »


Je tentais de lui expliquer de l'arrachage d'une dent de grand , d'adulte , ne pouvait motiver ni la sollicitude , ni la générosité du rongeur, mais je vis sa mine déconfite, et n'insistais pas.

dents de lait.jpg

Et le dimanche matin, tôt, très tôt, trop tôt pour un dimanche, j'aperçus , sans ciller, mon Pierre, nus pieds sur le plancher dans l'aube naissante, se couler à côté de notre lit, et glisser avec une tendre délicatesse sa main sous mon oreiller. Il quitta la chambre sans mot dire, et sans savoir que nous avions l'esprit et l'œil aux aguets.

A mon tour, je tâtais sous l'oreiller, et dans un papier de soie , je découvris une pièce d'un euro...

Petite souris de mon petit chat!


Au petit déjeuner, je racontais ma trouvaille et Pierre , le benjamin de la fratrie, ne put que s'exclamer :

« Tu sais, la petite souris, ce n'est pas moi, oh non, ce n'est pas moi. Juré ! »

Depuis ce matin-là, Pierre revient régulièrement sur cette découverte due à la petite souris.



« Tu sais, ce n'est pas moi la petite souris,

dis, maman, tu me crois, hein ? »

 

                     

 


Henri Salvador & Dorothée, "Minnie petite souris"par 2Joey


Une Parisienne, pour ne jamais oublier.

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medium_lutetia2.jpg

 

 

à Anne , à Gérard .

 In memoriam

,,, « l'Amour ne passera jamais » 

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  Elle s’appelait Claire, c’eût été plus crédible qu’elle portât un prénom biblique bien typique,

                appelons-la donc Judith.

  Elle était blonde, diaphane, cheveux longs et lisses, yeux noisette, peau laiteuse.

Donnons lui une chevelure épaisse et noire, frisée, quoi que chez les Ashkénazes… ?

  Sous son front, plaçons un regard noir et un peu fourbe. C'est tellement plus  conforme à son destin.

  Son père était un fin lettré, libraire à Paris, rue Saint Jacques, dans ce  quartier universitaire où elle grandit à l'ombre de la montagne Sainte Geneviève.

   Non, son père aurait dû être banquier ou diamantaire, politique,  homme d'argent, de pouvoir, et de  profit.

  Elle passa une enfance heureuse et gaie, sans aucun  tracas familial, sans aucun souci d’aucune sorte. Elle était enjouée et heureuse, partageant son temps entre  sa famille, ses amis, les répétitions de  théâtre, les déambulations dans Paris qui n’en finissait jamais de l’éblouir et l’étonner.

   Pierre, le frère aîné tant chéri, Michel, dix-huit mois de moins qu’elle, et la petite sœur, Sophie, toute d’activité, vif argent, rieuse et chantante.

   Une famille exemplaire, qui s’appelait Zylgenstein.

  Des oncles, des tantes , des cousins, des amis,tout un petit monde soudé, qui n’avait rien à voir avec la ou les religions, qui s’en moquait comme d’une guigne, et vivait parisien, et heureux.

 

   Ses études la menèrent en Sorbonne juste à côté de chez elle.

  Nous étions en 1928, elle se passionna pour le grec, en  traduisit des poètes, fit un mémoire sur Marcel Proust, (ce n’était guère encore de mise)  boucla parallèlement  une licence d’histoire de l’art, et se retrouva à 23 ans professeur à Paris même.

 Elle s’appelait Claire Zylgenstein.

 C’était là son moindre défaut. Judith, au front bas, au regard fourbe, avide d’argent, détestable, étrangère avec un nom pareil , Judith disparut dans la fournaise.

 

 Michel, Pierre, les parents adorés; seule revint le vif argent Sophie, les deux jambes brisées,

 le front enfoncé à coups de bottes, l’esprit hagard. Elle débarqua à Paris, hôtel Lutétia, ironie du destin, qui avait hébergé les locaux de la Gestapo.

  Personne ne vint au devant de Sophie, qui fut recueillie dans un foyer de la Croix Rouge.

 Les oncles et tantes, les cousins n'apprirent pas  son retour .                                        

 Ou trop tard... Certains n’avaient eux-mêmes pas effectué le retour.  

 

      Elle s’appelait Zylgenstein et n’avait pas le droit de vivre.

                    Elle en mourut, six mois plus tard.

 

La neige : Au rayon des souvenirs d'enfance, un vrai conte d'hiver.

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Pas de neige ici, température molle et très grande humidité;

là haut , ce  fut  autre chose:

TOP HAUTEURS DE NEIGE (PYRÉNÉES)

StationEn hautEn bas
Mijanes Donezan
280 cm135 cm
Luz Ardiden
250 cm180 cm
Cauterets
240 cm200 cm
Formiguères
210 cm120 cm
Piau Engaly
200 cm165 cm
Guzet
190 cm150 cm
Saint Lary
180 cm150 cm
Goulier
180 cm100 cm
Ax 3 Domaines
170 cm120 cm
 

Piau Engaly (photos presse )A Piau-Engaly, il est tombé encore 35cm de neige cette nuit pour un total de 2m35 depuis lundi.

La Pierre Saint Martin croule sous la neigePaysage de rêve à La Pierre Saint-Martin.Paysage de rêve à La Pierre Saint-Martin.

à Gourette, idem

photos La République  des PyrénéesCombien de centimètres de neige à votre avis?Vue de Gourette.

 

Dans la nature.

les vallées d' altitude restent bien bloquées et isolées,

relations  avec l'Espagne interdites,

pas  de paravalanches en Vallée d'Aspe

et pour moi ,

l'occasion de revenir sur ces jours exceptionnels 

de février 56 à Arcachon. 

 

*

rediffusion pour Chantal... et dautres

*

 

 

 

Pas d'école en ce jeudi, ciel bas et terne,

lumière tirant sur le jaune.


Je ne connaissais pas,

habituée que j'étais à la clarté lumineuse

du bassin d'Arcachon,aux grisés bleus de l'hiver calmeet doux

sur les grèves atlantiques.


Ce jeudi là, tout était différent
les premiers flocons voltigèrent

vers midi,

légers,

légers,

inhabituelssur mon coin d'océan.

Légers,

légers,

légers,

puis plus denses,

serrés,

prenant du poids et des rondeurs,de plus en plus palpables.

Le nez collé à la verrière du studio,

comme on appelait ce petit salon donnant à l'est,tout vitré,

je regardais ma première vraie neige,

espérant secrètementqu'elle ne s'arrêterait jamais.

Jamais,

je priais au fond de moi,car la prière c'est l'avenir au présent,

je n'osais le dire car mon papa montrait des signes d'énervement,

semblait contrariépar cette atmosphère nouvelle.


Toujours pessimiste,
il imaginait déjà quelque catastrophe.


La neige continuait,

continua,

et l'après midi,

et la soirée, .

Vers 17 heures,

un ami médecin dérapa dans la côte de notre rue, et sa voiture s'immobilisa

le nez dans un réverbère,juste devant chez nous.

« Bah, je la récupèrerai demain.

Surveille - la »lança-t-il goguenard à papa  .

 

Le dîner fut électrique.

Maman "très enceinte" comme je disais,

ne pouvait calmer mon excitation,

j'allais et venais de fenêtres en verrière .

La nuit , bleu marine,

était scintillante de ces mouches blanchesqui commençaient à imprimer

leur graphisme sur ma rétine.Je ne voyais plus qu'elles.

Le coucher fut tardif.


Il neigeait .

Au matin, il me fut annoncé qu'il n'y aurait pas école.


Derrière les vitres, 
le spectacle le plus incroyable m'attendait.

 

avenue gambetta depuis la terrasse de la maison 02 1956.jpg

l'avenue Gambetta, notre rue

depuis la fenêtre  du salon  de notre maison

Photo Jean Cottard

*


Le jardin n'existait plus,
nivelé, englouti,

la chaudière à charbon ne tirait pas,

comme étouffée par l'atmosphère sans vent,enserrante.

Il faisait froid dans la maison,

mais mon cœur battait d'une brûlante chamade.

Il neigea tout le vendredi.


Au matin du samedi,

la ville n'était plus qu'un gigantesque champ uniforme,

d'une blancheur qui m'était inconnue.

*

medium_cours_lamarque_avec_la_boucherie.jpg
medium_av_gambetta_ski.jpg Avenue Gambetta,medium_inaccessibles_galeries.jpg
rue du Casino /cours Lamarque

*

 

Si j'avais dû la comparer à des sons,je l'aurais qualifié de « stridente » 

aussi insupportable aux oreilles qu'elle l'était à mon regard

Trop brillante, trop ardente,.

La voiture de l'ami Gilles avait disparusous une gangue glacée.

hiver arc 56.jpg

Elle resterait trois semaines au même endroit,

car pendant plus de 20 jours,

nous connûmes un froid sibérien :tuyaux d'eau gelés,

il fallait remplir de neige la baignoirepour récupérer de l'eau ,

la faire bouillir...Pénurie de charbon.

J'ai usé un petit balai de paillepour  le simple plaisir de déblayer

la neige des marches qui descendaient au jardin.

Nous, les enfants,si heureux de ce cadeau du ciel,

nous dévalions l'avenue Gambetta

avec des  cartons en guise de luges;

et  pour les grands,l'école reprit, bon an mal an.

Je conserve un souvenir extraordinaire,

celui de mon père chaussant ses skis de bois ,pour,

 avec un ami du quartier,

effectuer la descente vers le centre ville

le premier matin de paralysie,

histoire de remonter pain et lait à des Arcachonnais

bloqués dans leurs  maisons

totalement inadaptées à ce climat.

Le bassin charriait de la glace,

les arbres s'effondraient sous le poids ,

vous pouvez ne pas me croire,mais de mes souvenirs,

il demeure des traces photographiques.

*

medium_le_bassin_pris_ds_les_glaces.jpg
le bassin charrie de la glace  entre les pinasses
medium_devant_st_Yves_bd_de_la_plage.jpg
boulevard de la Plage
medium_balcon_pharmacie_1°_étage.jpg
 depuis  le balcon de la pharmacie
rue du Casino
 
 
medium_2_cv_règlementaire.jpg
devant la mairie
medium_hôtel_richelieu_et_café_repetto_place_thiers.jpg
place Thiers

*

Photos incroyables, collection personnelle

et celles que Noël Courtaigne,

passionné des vieux clichés d'Arcachon

m'a autorisé à publier.(coll Ardouin )

et des photos personnelles

dues à l'objectif de mon papa.

 

Authentique souvenir d'enfance,de ceux qui vous laissent

un goût de conteet d'irréel.

*

medium_tranchée_devant_le_café_Le_Victoria.jpg
medium_place_thiers_le_bassin.jpg
tonton robert déneige devant la pharmacie.jpg
Robert déneige , place Thiers,

devant le  bassin
au loin, la jetée Thiers
medium_les_mouettes_sur_la_ville.jpg

 boulevard de la Plage

Mardi Gras, une histoire de cochon?

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  Il était une fois, il y a  si longtemps, si longtemps qu'on ne  saurait dater l'histoire.

 

   Au fond d'une forêt épaisse, sombre, humide, au fond des bois maléfiques où les eaux  le disputaient au végétal, , vivait une femme , mais peut - on dire " une femme " quand on sait qu'elle  n'avait d'humain que l'apparence    à  peine  entrevue , au fond des sombres bois.

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   Ceux qui l'avaient approchée, -quelque chasseur , cavalier égaré-, n'avaient d'elle retenu que la face difforme, le nez écrasé, sous une chevelure aussi épaisse , aussi impénétrable   que la forêt qui l'abritait.

cadre rochers moussus ss les hêtres.jpg

 

  Ceux donc  qui l'avaient   aperçue, en avaient rapporté une image tellement animale, une description  tellement éloignée  de l'idée même de femme que le surnom de  " la hure " lui fut donné, tant son visage évoquait le groin de la truie.

 

   " La hure "  ne  se montrait guère,

 c'était toujours par hasard qu'elle était entraperçue, toujours fuyante,  partageant son temps entre des cueillettes mystérieuses, le ramassage  du bois pourri , et celui des glands  dont comme cochons et sangliers elle se nourrissait .

 Comment femme un tant soit peu humaine  aurait-elle pu vivre  de ces bouillies malodorantes et indigestes ?  

  Elle était bien porcine  , l'Hure.

 

  Sans  âge, sans charme , sans rien qui la rendît humaine, l'Hure avançait dans une vie  sans avenir et  sans passé, rien, ni personne à ses côtés .

 

    Elle avait, disait-on, la science des herbes, la connaissance des simples , celles des bois profonds, des forêts humides, où  ne croissent que mousses, lichens et champignons douteux.

 

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  A croire qu'elle cherchait dans la fréquentation de ces étranges plantes  verdâtres, glauques, gluantes, quelque secret à percer.

 

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  C'était il y a  si longtemps que  même les arbres millénaires des  forêts primaires ne sauraient vous dire en quel temps...

 

 

  Au cœur des  forêts  qui abritaient  les secrets  de l 'Hure, on se souvient encore de ruines étranges, noires, ruines devenues  quasiment végétales.

 

   L'Hure y venait souvent, surveillant la croissance de certaines plantes  médicinales  dont elle utilisait les vertus. Parfois l'arnica, souvent la gentiane,  mais elle allait plus volontiers vers les étranges, les moins connues, aux noms latins qu'elle déclinait pour elle seule quand elle  mettait au jour une espèce sur  son terrain  de  chasse :

 

 

     salvia divinorum, humulus lupulus, ephedra sinica, alluim ursinum, lagochilus inebrians , malva sylvestris, cymbopogon martini ...et caetera, et caetera

 

   Une particulièrement avait ses faveurs, petite plante  fleurie dont elle négligeait la partie  aérienne .Description de cette image, également commentée ci-après

Ce qui l'intéressait, c'était la racine, ou plutôt les racines , ou mieux encore la racine double.

 

  Étrange  Mandragora officinarum  dont on sait  que la structure ramifiée  des racines figure  le corps  humain, qui l'homme, qui la femme,  plutôt  sur un rapport de taille qu'un véritable déterminisme sexué de la plante.

 

   L'Hure vérifiait  toujours la taille de  la plante avant  de la déterrer et de recueillir précieusement  la racine convoitée.

 

 

  La  laideur   de l'Hure était avérée, mais  ce que l'on  sait moins  que la fréquentation éternelle  de la laideur ne rend pas pour autant celui qui en est touché insensible à la beauté, tout au contraire.

     Les contes nous le  rappellent sans cesse. L'Hure ne faisait pas exception à la règle. 

 

   Aussi, celui que l'on  aurait surpris traquant  L'Hure dans ses  quêtes végétales eût- il pu imaginer  que la femme à la face de groin n'était en recherche  que d'un secret de métamorphoses, d'une plante  qui la rendît , à tout le moins  humaine, si ce n'est belle ?

 

 

      C'eût été sans  compter avec la nature même de L'Hure.

 

  Peu lui importait son aspect.  Ce qui la rongeait, c'était la solitude.

 

     Elle  portait  seule  le  fardeau de la vie  , jamais partagé, jamais , jamais, jamais.

    Ce qui l'avait  conduite à cet état, sera ici tû  pour l'éternité. Nous n'en soufflerons mot.

 Nous nous contenterons d'effleurer la souvenance  d' un passé  inénarrable.  

   Peu lui importait  de n'avoir jamais eu  de bras  autour  de  son corps décharné, de sourire   qui inondât de lumière  sa face animale, mais  ne pas  donner,  ne pas transmettre le don d'amour  qu'elle avait secrètement reçu de sa mère , ne pas aimer, quitte à ne pas être aimée.

 

 Mais aimer, donner, donner, donner, 

jusqu’au  vertige, jusqu'au sacrifice !

 

    Et cela, qui l'eût deviné sous les traits  de L'Hure ? 

  Car L'Hure n'était qu'Amour, quand ceux  qui l’apercevaient  ne voyaient en elle que  repoussoir, maléfice, sorcellerie.

    La quête à la mandragore était elle un moyen  de toucher à l'Amour?  L'Hure, elle,   savait que la réponse était dans la racine  à deux jambes,  au corps musculeux...

 

 

 

 

  C'était au printemps que la recherche de racines de mandragore était la plus fructueuse pour l'Hure, printemps qui fait gonfler les sèves,

 

  les contes ne vous l'ont peut être pas révélé, mais la sève monte et descend ,

double sens pour double bénéfice, des feuilles vers les racines, des racines vers les feuilles

le retour du printemps et  la douceur en sont le déclenchement.


   Donc au printemps, racines gorgées de sève, racines riches en promesses pour l'esseulée.

 

   Ses récoltes printanières puis estivales se tournèrent vers les racines d'apparence mâle, autant que faire se pouvait.

 

    L'Hure récoltait encore et toujours et au début d'un automne que nous ne saurions dater, elle entreprit le lent travail qu'elle s'était fixé : 

 de ces racines qu'elle broya dans un mortier de néflier, elle obtint une sorte d'emplâtre épais, brunâtre et peu avenant.    

  Elle laissa se bonifier tout l'hiver suivant cette étrange pâte , tel un vin d'élite à qui il faut du temps pour révéler tous ses mystères.

 

  Ce n'est qu'au printemps suivant, le jour même du printemps de cette année improbable, le 20 mars exactement qu'elle en fit enfin usage;

 

  elle commença par humidifier légèrement l'emplâtre rendu épais par la dessiccation, elle le huma, en prit une boulette entre ses doigts, l'étira, le façonna, puis le rendit à  sa forme première d'emplâtre, et doucement, elle l'appliqua par petites touches sur son ventre stérile, dissimulant son nombril, les rides transversales de ce ventre vide, noyant son pubis de la pâte brunâtre.

 

  Elle passa ainsi le printemps, l'été; nul pour la constater, mais la métamorphose eut lieu.

   La mandragore mâle s'offrit à   la vieille L'Hure et la nuit veille du solstice d'hiver, nuit la plus longue, la plus sombre, la plus froide, seule, au fond des forêt, L'Hure accoucha d'une fille dont on pouvait redouter qu'elle n'héritât la laideur de sa mère. 

  Le jour qui dès le lendemain allait gagner sur la nuit, le premier de ces jours qui allaient retrouver la lumière, illumina le visage de l'enfant, enfant à la face parfaite, au sourire immédiat qui inonda le regard de L'Hure.    Enfant à qui tout l'amour du monde était promis, annoncé, destiné.

 

 

 

  «  Lurette, la baptisa-t-elle , Lurette, il y a si longtemps, Belle Lurette, il y a si longtemps, si longtemps que je t'attends »

 

 

_____________________________________

 

 

Aincille, Ahintzila, aux parfums de mémoire

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Parfois , le soir, des odeurs m’arrivent

qui m’évoquent un petit village basque 

proche de Saint Jean Pied de Port,
 
lait chaud, feu de cheminée planant sur la ville,
marrons grillés, soupe brûlante  et pimentée,
pain grillé,
 
Aincille, Ahintzila.
 
   Ces odeurs qui parviennent  de nulle part, qui arrivent toutes  neuves, toutes fraîches, du fond du fond des recoins miraculeux   de la mémoire, tellement  vraies, tellement proches  que leur  réalité s'impose : les parfums sont les plus fidèles véhicules de  nos  souvenirs.

 

 

 Notre premier séjour chez les Pecoitz se déroula été 1958,
*
medium_cadre_pour_pecoïtz.2.jpg
*

 

aincille,hôtel pecoïtz,pays basque

 

Ils avaient, avant l’heure, aménagé leur ferme en « gîte ».

 


Nous avions des chambres  peintes à la chaux,
 avec de vastes et profonds lits de bois noirs,
 
édredon  rouge en duvet, draps blancs immaculés.

 

 

aincille,hôtel pecoïtz,pays basque

 

Escalier foncé  brillant de cire,
 palier  de plancher inégal,
assiettes aux murs, cuivres rutilants,
grosse clarine pendue dans l’entrée
qui servait à appeler aux repas.
Nous les prenions dans une ancienne cuisine
 aux murs carrelés jusqu'au plafond,,
je revois les carreaux blancs turquoise et rouges
avec des coqs orgueilleux,
 
medium_cadre_ancienne_salle_à_manger_Pecoïtz.2.jpg 
 
La grande cheminée à crémaillère, quatre petites tables,   nappes à carreaux. 
  Les assiettes de soupe de légumes au piment basque bien sûr,
qui nous ouvrait délicieusement l’appétit pour la suite :
 
plats familiaux exquis, omelette aux rognons, au fromage ou aux champignons, truites, poulet basquaise, côtes d’agneau, platée de patates sautées, salades du potager,  petits pois du pépé,
fromage de brebis oblige,fromages multiples sur le grand plateau laissé à notre convoitise, gâteau basque ou tartes royales de Txintxa, la tante qui officiait aux fourneaux avec Ama Pecoïtz,
tandis que Père vaquait aux obligations de la ferme.

 

 

Tout oublié ? Quoi que…

 J’ai souvenir le matin d’avoir accompagné la mère à l’étable pour la première traite, et ainsi récupéré le lait fumant,  crémeux, d’un blanc ivoire, et dont le parfum me hante encore tout comme les odeurs du café, où nous prenions le petit déjeuner par longues tablées, café fumant, lait épais et mousseux, vastes  tartines  de pain chaud sur lesquelles fondait le beurre avant d’être noyé par les confitures de Txintxa.

 Le dimanche, après l'office, 

 le comptoir du bar était envahi par les hommes,
 
qui  daignaient   traverser par   le semblant de raidillon :
 
juste à  quelques mètres, l'église du village.
 
 
medium_cadre_le_bar.jpg
 
la messe dominicale , très suivie,
les femmes, les admirables et noires veuves
qui posaient le béret du défunt sur le prie - dieu à leurs pieds,
 allumaient la mèche de la bougie filiforme
enroulée au fond de la galette de laine noire,
 et qui brûlait durant l’office .
La cire du mort, comme une  odorante clarté , qui ranime le souvenir et perpétue la présence.

 


Les hommes  grimpaient dans la galerie supérieure, tradition basque  toujours de mise, et de là haut  tombaient
 sur nos frêles épaules « d’étrangers » comme disait le curé,
 leurs voix riches et timbrées qui nous bouleversaient.

 Le dimanche des Rameaux, l’évangile de la Passion

 pouvait devenir un long calvaire, aussi,
magnanime et tolérant devant  le début des invasions touristiques,
le curé, jetant un regard  par dessus ses lunettes, 
jaugeait l’assistance :

 

« Puisqu ‘il y a des étrangers, je lirai le récit

 
de la Passion en français »
 

 Soulagement pour les étrangers,

 
visible déception pour les locaux.

 

L’invasion avait bel et bien débuté.

 

Nous vînmes à Aincille des années, et des années,
promenades vers Saint Michel,
 Estérençuby, Mendive, Caro,  Lecumberri,
la forêt d'Iraty et
les hêtres , les légendes et les mythes

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Saint Jean le Vieux qui nous attirait particulièrement
avec les longues heures passées
dans l’atelier de potier  Carriquiri,  qui nous initiait à son art.
Fascination  de voir monter la glaise sous les doigts féeriques, et se métamorphosait en coupelle, en   jarre, en cruche...
Fascination à l'ouverture du four où enfin se révélaient
la beauté des coloris  émaillés.

 

L’élevage de truites de  Ahaxe,

 les escapades  jusqu’à Saint Pied de Port,
coupant à travers bois et champs,
les premières violettes,   les fuites éperdues
 quand un taureau n’appréciait pas nos percées dans ses domaines,
 les vaches que Michel menait aux champs le matin,
bâton et autorité du haut de ses 5 , 6 ou 7 ans.

 Et un jour, retour en larmes et sanglots,

irruption dans la cuisine fumante

« Madame Pecoïtz, j’ai perdu les vaches » 

 

Les grands éclats de rire qui accompagnèrent

 la sanglotante déclaration de mon frère !

 

Sentant le pré, le troupeau avait pris de la vitesse,

 trop pour ses petites jambes et bien sûr,
attendait sagement devant la barrière
qu’on daignât lui ouvrir le pacage.
Ma mère fréquentait le lavoir du village
pour l'entretien du linge des vacances.

 

Les jeux de piste la nuit dans le cimetière jouxtant la ferme,
 Ô sacrilège !

 

 Michel semant avec le Pépé les haricots verts,

les petits pois l’indignation d’une touriste de passage,
 
caniche immaculé entre les bras :

 

 « Mais Madame, c’est votre fils sur ...?  ?   ? »

 

 

-Oui, oui, sur la charrette à fumier Madame, pourquoi ? »
 

 

 

Et rires de ma mère.

 

Chaussés de grandes bottes de caoutchouc,

nous ne craignions pas les pluies printanières
qui détrempaient les chemins et verdissaient le pays.

 

Nous revînmes également en été, au moment de la fête du village.

*
medium_maman_et_michou_08_1958_aincille.2.jpg
*
 
 
Les Basques réservés de coutume, prenaient d’assaut le hall de la ferme hôtel et pendant trois jours et trois nuits, cela dansait, chantait,
ma mère, en compagnie de  sa chère  amie Simone  (disparue  il y a trois semaines, dernier rempart des souvenirs vivants  )  légère en espadrilles, fandangait allègrement avec François et le Pépé.

Moi, je dansais avec Jean-Paul le fils de la maison,

 patron aujourd’hui pendant  que la jeune marmaille éveillée malgré l'heure  fort tardive , renâclait à s'endormir, bercée par les flonflons au rez de chaussée, légitimement aiguisée par les rires et les chants.
 
 
La journée , il m'arrivait  de partager les jeux et occupations de Jacqueline, la fille des Pecoïtz,d'un peu mon aînée,
 
dont l'âge, la langue  basque rude m'inspiraient respect et admiration.
*
*

 L’esprit n’est sans doute plus le même.

 L’hôtel s’est construit, agrandi, modernisé.

 Nous avons fréquenté Aincille pendant plus de  20 ans ,

  nous y sommes revenus à différentes occasions,

 
 
et mon petit doigt m’a dit que c’est sans doute là
 
 
qu’une petite graine aurait donné vie à …. ?

 


CHUT !
*
*

 Ne dévoilons pas les jolis secrets de famille.

 
Ne se plantent pas que des petits pois à Aincille...
 
*
*

 Les vieux  sont morts, l’enfance a disparu ;

nous restent ces  merveilleux souvenirs
et peut-être qu’en cherchant bien,
il doit encore y avoir quelques confettis de la fête
en fond de  vieille valise,
et l’odeur du lait chaud, de la cire, 
 du fumier, de la cheminée tiède, de la graisse de la cuisine,
 de la brume des petits matins,
Jacqueline, Jean-Paul, sa femme, leurs enfants, les lointains basques,
 les horizons qui à jamais demeurent…

**

 

____________________________________

 

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En fin  de note, trois souvenirs en Noir et Blanc

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 Pâques 1962
*
 
Michel en pleine activité,
 
 Et le grand coup de balai sous l’œil de Txintxa
 
*
 
 
 
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Voir Captieux et mourir de plaisir

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C’est un endroit par lequel on passe, et encore, plus beaucoup maintenant  que l'autoroute  l'Aliénor, dessert direct Pau - Langon - Bordeaux, c'est un lieu sans  grand charme, sans charme du tout on devrait dire,

une commune  du sud Gironde  de 1300 âmes et quelques, au milieu des pins, qui fut longtemps synonyme de  légèreté ,

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pensez !

le site  de la commune fut choisi en 1950 par les Américains pour y installer un important dépôt de munitions tout près de la D932, sur 100 KM2, au lieu dit Le Poteau. De Gaulle demanda le départ du territoire français des bases américaines en 1966  . En partant, les Américains laissèrent beaucoup  de matériel qui fut revendu aux habitants et entreprises de la région. Les installations militaires furent reprises par l'Armée française.

Qui dit armée, dit militaires, donc dit filles à soldats : au Poteau, on se souvient encore des maisons closes, closes, mais largement ouvertes aux  beaux Américains.

 

 Le  camp a fermé, les claques aussi, mais beaucoup plus tard.

 

Un documentaire La Fabrique de l'Histoire d'Emmanuel Laurentin de

France -Culture  évoqua son histoire dans le cadre d'une série Les

Américains et nous    [2/4], et insista sur les quelques maisons

 closes du Poteau, fermées seulement en mars 1987 sur ordre

(et ce quarante ans après   l’interdiction des maisons closes par la

loi Marthe Richard)

 Reste ce bourg au sud  de la Gironde,  une route qui le traverse,  

une  église, un monument  aux morts,

une étape  sur le Chemin de Saint Jacques,

l’écureuil emblématique  qui tient sa pomme de pin à l'entrée du bourg, 

un ou deux cafés,

une fontaine qui soignerait les rhumatismes,

la France profonde,  quoi...

 

 

BON,

 

et alors ?

 

 

pourquoi diable, écrivassière farfelue, nous évoquer un tel endroit?     Ne nous dis pas  que tu en as fait  ton  nouveau lieu de

 

 résidence, de villégiature ?Armes

 

                      CAPTIEUX !

 

 

l'incontournable, la magnifique, la sublime, la délectable! ! !

 

Non mais, tu divagues ! tu as tout fumé aujourd'hui pour nous

écrire de tels délires !

 

           Voir  Captieux et mourir tant que tu y es !

 

             Eh !  Vous ne croyez pas si bien dire,

 

                                 Mourir de plaisir ! ...

 Car Captieux, sous ses allures  de rien du tout,  est un sommet, un passage obligé:

 et maintenant, plutôt que d'aller direct de Bordeaux à Pau, en rentrant, nous prenons souvent  la Départementale,  

débarrassée de  ses camions, elle est très roulante, on rajoute 10 ou 15 minutes  au temps de  trajet autoroute, on économise  plus de 20 euro

( Aliénor est la plus chère  de France ) et on s'arrête à Captieux,

 

pour,

 pour,

  pour,

  pour,

 

 

  mais pour quoi donc ?  

   Tu dis, oui ou non ?   

 

pour...

 

      Mais

 

               pour  ça !

*

 

 

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*

 

 

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Car figurez-vous  que dans  ce  petit bourg paumé au milieu de la forêt de pins, il existe le plus extraordinaire boulanger- pâtissier, - confectionneur de puits d'amour .
Vous ne me croyez pas? 

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A votre guise,

il n'empêche qu'on vient   de partout, de très loin même, que Jacques Seguin, qui vient  de prendre sa retraite et a vendu son affaire , a transformé Captieux en étape gourmande  hors pair.

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Captieux (33) : Les puits d’amour se savourent toujours

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 1000 par jour, de  ces petits joyaux dont on  se fait qu'une bouchée.

 

  Je n'ai jamais dégusté de nuages, mais cela doit y ressembler, une coque légère  de pâte à choux, et une crème mousseuse,aérienne , vanillée, divine, caramélisée juste ce qu'il convient.

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  On avale le premier , vite suivi d'un second pour confirmation du délice, puis d'un troisième, pour s'assurer qu'on ne rêve pas, et d'un quatrième par pure gourmandise. J'en connais qui la pousse beaucoup plus loin...

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 J'en connais  qui s'arrête  sur le chemin  de Bordeaux  à l'aller et au retour, 

 

 Pensez: 20 euro d'économie d'autoroute à chaque voyage, 60 centimes le puits d'amour, le calcul est vite fait ! ! !  

  Et pour peu que vous véhiculiez quelques  covoiturés, ils découvrent, les yeux agrandis, les babines  en folie, le palais émoustillé les merveilles de Captieux.

 

Quand je vous disais...

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Horaires d'ouverture:

 

Du Mardi au Samedi de 6h30 à 12h30 et de 15h30 à 19h

 

Le Dimanche de 6h30 à 12h30

Votre contact pour vos commandes et informations:

 

Téléphone: 05 56 65 60 40

 

site Facebook,

Le Puits d'amour de Captieux - Captieux, Aquitaine, France .

 

article Figaro Magazine,

]

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Captieux (33) : Les puits d'amour se savourent toujours ...

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